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L'abbatiale Sainte-Foy de Conques a été construite à partir du IX° sur une étroite terrasse à flanc d'un coteau escarpé, puis élargie de la fin du XI° au début du XII° siècle selon un plan en croix latine à déambulatoire, pour l'accueil des pèlerins dont elle est une étape majeure sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle.
La grande expansion de Conques du XI° siècle devait permettre à l'abbé Odolric (1031-1065) d'entreprendre, sur l'emplacement de la basilique du X° siècle, la construction de l'abbatiale romane actuelle. Les premières campagnes de travaux se soldèrent par l'édification des parties basses du chevet, abside et absidioles notamment, dont les murs se caractérisent par l'emploi d'un grès de couleur rougeâtre, extrait des carrières de Combret, dans la vallée du Dourdou.
Le plan et la structure
C'est l'accueil et la circulation des foules qui ont déterminé la structure de l'abbatiale. Les bas-côtés qui encadrent la nef, canalisaient les pèlerins en direction du déambulatoire dont le
demi-cercle entoure le chœur, lieu d'exposition de la Majesté de sainte Foy et des divers reliquaires.
La nef et les deux bras du transept, aux dimensions généreuses, sont capables de contenir des centaines de fidèles et permettaient à tous de voir le prêtre en train d'officier au maître-autel,
alors implanté à l'intersection des deux axes perpendiculaires, sous la coupole. En cas d'affluence exceptionnelle, on pouvait encore utiliser les vastes tribunes ajourées d'arcades
géminées.
À l'Est, les sept chapelles ouvertes sur le déambulatoire et sur le transept multipliaient le nombre des autels secondaires et autorisaient la célébration simultanée de la messe par les prêtres.
Le tympan, entre enfer et paradis
Le dédale de ruelles nous conduit sur le parvis de l’abbatiale. Notre regard est irrésistiblement attiré par le tympan du Jugement dernier. Le foisonnement de personnages nous donne le vertige.
L’ensemble se déploie autour de la figure surdimensionnée du Christ avec, à sa gauche, l’enfer où règnent violence et agitation quand, à sa droite, au paradis, tout est paisible. Nous nous
imaginons dans les pas des pèlerins de Compostelle, accueillis ici-même par milliers depuis le XI° siècle.
Le vaisseau central
Une fois franchi le narthex couvert d'une voûte basse un peu écrasante, le visiteur perçoit l'élancement audacieux de l'édifice, ce véritable jaillissement du vaisseau central qu'accentue encore
son étroitesse.
Puis, en analysant cette architecture si propice à la prière, il découvre vite qu'elle s'exprime dans les formes les plus simples possible : le plein cintre pour les arcs, des verticales pour les
supports, sans aucun ornement pour en atténuer la rigueur et la sévérité en dehors des chapiteaux.
Transept
La croisée est surmontée d'une coupole gothique du XV° siècle, la précédente s'étant effondrée. Sa clef de voûte est ornée du blason de l'abbé qui l'a fait reconstruire. Le tambour est percé de baies cintrées. Les trompes abritent des statues qui ornaient l'ancienne coupole.
Le cloître
Le cloître fut élevé à la fin du XI° siècle par l'abbé Bégon III, en contrebas du transept Sud de l'abbatiale, mais il disparut en grande partie au début du XIX° siècle, faute d'entretien. Ses
matériaux servirent alors de carrière aux habitants du village et Prosper Mérimée arriva quelques années trop tard pour le sauver.
Seules furent épargnées, à l'Est, deux petites arcades ouvrant sur l'ancienne salle capitulaire et, à l'opposé, les six baies géminées qui mettaient en communication la galerie occidentale du
cloître et le réfectoire des moines.
Une trentaine de chapiteaux provenant des arcades disparues sont exposés dans la salle lapidaire au sous-sol du musée Joseph-Fau. Sur les corbeilles et les tailloirs, à côté des thèmes animaliers
ou des anges, tout un monde de moines bâtisseurs, de guerriers, mais aussi d'acrobates et de montreurs de singes, fait revivre pour nous la société de ce début du XII° siècle.
Illumination du tympan du Jugement dernier
La nuit est tombée sur le parvis de l’église, un silence s’installe, nous sommes seuls au monde, un point lumineux apparaît. Figés depuis près de 900 ans, les anges, élus et autres démons
sculptés sur le tympan reprennent vie progressivement par un jeu de couleurs. L’éclairage rouge sang accentue le sentiment d’effroi face aux différents supplices orchestrés par les démons. Peu à
peu, l’ordre revient, le paradis prend l’ascendant par des nuances de couleur bleue. Scène après scène, la lumière se projette sur le peuple des élus jusqu’à atteindre une sensation de sérénité.
Sources
Textes :
Conques - Abbatiale, tourisme-conques.fr
Expériences - Nocturnes de conques, tourisme-conques.fr
Signalétique locale
Plan :
St Foy de Conques PDF,Doc ,Images, pdfprof.com
Photos numériques : 2022