Sur les 300 amphithéâtres connus dans le monde romain, celui de Nîmes compte parmi les vingt plus importants. À l'époque romaine, l'amphithéâtre de Nîmes, daté de la fin du 1er siècle de notre ère, peut accueillir 24 000 spectateurs sur 34 rangées de gradins réparties en quatre zones distinctes appelées maeniana. Chaque zone est réservée à une certaine catégorie sociale. Plus on est haut dans la société, plus on est bas dans les gradins. Les galeries et les escaliers sont appelés vomitoires. Conçu pour répartir les flux et éviter les bousculades, ce système remarquable permet encore aujourd'hui de remplir et de vider l'édifice en un temps record, et en toute sécurité. Comme à Rome, les Arènes de Nîmes sont dotées de galeries souterraines. Celles-ci permettaient de faire apparaître des éléments de décors, des fauves ou des gladiateurs, directement sur la piste grâce à un système de trappes et de monte-charges actionnés au moyen de contrepoids.

Le contenu Google Maps ne s'affiche pas en raison de vos paramètres des cookies actuels. Cliquez sur la politique d'utilisation des cookies (Fonctionnels) pour accepter la politique d'utilisation des cookies de Google Maps et visualiser le contenu. Pour plus d'informations, consultez la politique de confidentialité de Google Maps.


Nîmes (Nemausus) : Plan de l'amphithéâtre - Narbonnaise - France
Nîmes (Nemausus) : Plan de l'amphithéâtre

 

"Le plan de l'Amphithéâtre est une ellipse dont le grand axe, pris extérieurement de l'Est à l'Ouest, a une longueur de 133,38 mètres, et le petit axe, pris au dehors, 101,40 mètres. L'épaisseur des constructions, jusqu'au mur de l'arène en dedans de l'ellipse, est de 33,54 mètres.


Quatre portes, placées dans la direction des quatre points cardinaux, ouvrent seules une communication avec l'intérieur de l'arène. Celles de l'Est et de l'Ouest, si on en juge par leurs dimensions, étaient destinées au service des spectacles ; celles du Nord et du Sud, à la police de l'arène. Les premières ont, en arrivant à l'arène, 4,14 mètres de largeur. Les autres ont seulement 1,18 mètre."



"L'Amphithéâtre, appelé dans le pays "les Arènes", a été construit sous les empereurs romains pour les spectacles publics. C'est dans ces sortes d'édifices que la grandeur et la magnificence du peuple-roi paraissaient avec le plus d'éclat.


Celui de Nîmes est un des plus beaux et des mieux conservés de l'antiquité. On Ignore à quel prince on en doit la construction. Aucune inscription, aucune sculpture importante, ne dissipe entièrement les doutes. Antonin était originaire de Nîmes ; c'est à Antonin que quelques auteurs l'attribuent. Une inscription grecque indique qu'il existait à Nîmes un monument élevé en l'honneur de Trajan ; c'est à Trajan que quelques écrivains le rapportent. Enfin, les restes d'une inscription trouvée en 1809 dans les fouilles de l'Amphithéâtre portent VIII. TRI. PO.. Et comme Vespasien, Titus et Domitien ont seuls été huit fois consuls depuis Tibère, sous lequel il n'existait pas encore d'amphithéâtres dans les provinces, c'est un de ces princes que plusieurs savants croient le fondateur des Arènes. Vespasien avait construit le Colisée, et tous trois ont vécu de la 77ème à la 82ème année de notre ère. Mais quel que soit parmi ces princes l'auteur de ce grand ouvrage, on ne peut se tromper sur son établissement que de quelques années, qui se perdent lorsque l'on considère sa haute antiquité.


Nous avons déjà, dans notre Introduction, fait connaître une partie des outrages et des dégradations que l'Amphithéâtre des Arènes eut à souffrir des guerres intestines qui ravagèrent la contrée. Nous avons vu notamment que les premiers citoyens qui s'étaient retirés dans ce monument, transformé en château fort plusieurs siècles auparavant, avaient pris le titre de chevaliers du camp des Arènes. Ils formèrent un Ordre dont les membres s'engageaient, par serment, à défendre ce poste de tout leur pouvoir. Ils établirent une ville à part dans le sein de la ville, et plusieurs fois ils forcèrent les consuls de la cité à transiger avec les intérêts de leur communauté. Leurs maisons, construites dans l'enceinte du monument et, souvent, avec ses propres débris, précipitèrent sa dégradation.

 

Cette ville particulière cessa d'être aussi bien habitée lorsque les temps de calme revinrent. Les chevaliers abandonnèrent alors successivement leurs maisons à la populace, qui respecta moins encore qu'eux les restes de Rome. Les Arènes formaient un quartier de la ville dont la population était de 2000 âmes, et où le langage avait un accent particulier. Ce village subsista pendant plusieurs siècles et ne fut détruit qu'en 1809, époque à laquelle on déblaya entièrement l'Amphithéâtre, grâce aux soins intelligents et à l'active persévérance de M. le baron d'Alphonse, préfet du Gard à cette époque, auquel les habitants du Gard et les artistes sont heureux de payer un tribut de reconnaissance."

Nîmes (Nemausus) : Dessin de l'intérieur de l'Amphithéâtre des Arènes (1853) - Narbonnaise - France
Nîmes (Nemausus) : Dessin de l'intérieur de l'Amphithéâtre des Arènes (1853)

"Soixante portiques forment la division circulaire extérieure de l'Amphithéâtre. Ils ont tous une ouverture à peu près égale, à l'exception de trois portes principales, du Nord, de l'Est et de l'Ouest. Ces portes ont une largeur de 4,45 mètres ; les autres portiques n'ont que 3,79 mètres.


La décoration extérieure est formée de deux ordres, l'un sur l'autre, surmontés d'un attique. On appelle dorique romain l'ordre d'architecture auquel ils paraissent appartenir.


Les pilastres du rez-de-chaussée sont sans base, et la plupart ont, aux trois quarts de leur hauteur, une petite retraite en chanfrein dont l'utilité et l'usage n'ont pas été définis.


L'ordre du premier étage est formé de colonnes, engagées du tiers de leur diamètre. Leurs proportions sont celles de l'ordre dorique. Mais tout le reste de cette partie de l'édifice parait plus recherché que ne l'est ordinairement cet ordre si simple, et le fait passer également pour un ordre dorique romain. La galerie correspondante était protégée par des appuis dont la hauteur au-dessus du pavé était égale à celle des piédestaux des colonnes du même étage. Chacun de ces appuis portait antérieurement, pour décoration, un bas-relief ; du moins les deux seuls qui existaient du temps de Gautier en portaient-ils, et le seul qui reste encore aujourd'hui, du côté Nord-Est, représente deux gladiateurs combattant au poignard.


L'attique qui couronne le monument forme piédestal en saillie, à plomb de chaque colonne, et porte, dans la partie qui sépare les piédestaux, deux consoles percées d'un trou circulaire."


Datant de la fin du Ier siècle, l’amphithéâtre de Nîmes est comparable à celui d’Arles, qui est très proche sur le plan de la conception et de l’architecture. En effet, l’amphithéâtre d’Arles présente également en façade deux niveaux d’arcades très peu décorées. La cavea de l’édifice se composait de 35 rangées de gradins et pouvait accueillir jusqu'à 25 000 spectateurs. L’amphithéâtre de Nîmes peut également être mis en relation avec le Colisée de Rome. Le Colisée, terminé en 80 de notre ère, aurait servi de modèle dans la construction de l’amphithéâtre de Nîmes, ce qui montre que la ville de Nîmes voulait se rapprocher au mieux de la civilisation romaine.


[NU926-2023-5726] Nîmes (Nemausus) : L'amphithéâtre vu depuis le sommet de la Tour Magne- Amphithéâtre - Tour Magne

[NU926-2023-5726] Nîmes (Nemausus) : L'amphithéâtre vu depuis le sommet de la Tour Magne

En bas, sur la droite, toit du Carré d'Art (Musée d'art contemporain)


Un commentaire ?

Un formulaire est à votre disposition :-)



 Sources

Textes :

Arènes de Nîmes, wikipedia.org

Les Arènes de Nîmes, arenes-nimes.com

 

Texte et dessin :

Album archéologique du Gard, Simon Durand, Henri Durand et Eugène Laval, Imprimerie Soustelle-Gaude, 1853

- Amphithéâtre des Arènes

 

Plans :

Gard Nimes Amphithéatre Maquette, maquetland.com

L'enceinte augustéenne de Nîmes, nemausensis.com

 

Photos numériques :  2022-2023


Nîmes (Nemausus) - Narbonnaise - France
Nîmes (Nemausus)