L'abbaye du Thoronet est une abbaye cistercienne située sur la commune du Thoronet, dans le département français du Var et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

 

Le Thoronet, l’une des plus remarquables abbayes romanes, a été construite par l’ordre des moines bâtisseurs cisterciens. Son architecture d’une extrême sobriété combine à la perfection la pierre et la lumière. L’architecte Le Corbusier dira plus tard : "La lumière et l’ombre sont les haut-parleurs de cette architecture de vérité."

 

L’abbaye du Thoronet est une des « trois sœurs provençales », les deux autres étant Sénanque (Vaucluse) et Silvacane (Bouches-du-Rhône).

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83 - Le Thoronet - Plan de l'abbaye cistercienne - Provence
83 - Le Thoronet - Plan de l'abbaye cistercienne

Abbaye du Thoronet

 

 1- Eglise abbatiale

 2- Enfeu

 3- Sacristie

 4- Armarium

 5- Salle capitulaire

 6- Passage

 7- Escalier du dortoir

 8- Cloître

 9- Lavabo

10- Cellier

11- Courette

12- Bâtiment des convers

 

L’église est orientée à l’Est. Son plan est en forme de croix latine. Ses dimensions sont modestes, sans comparaison avec celles de l’église de Clairvaux ou Cîteaux (100 mètres de long) : environ 40 mètres de long sur 20 mètres de large et 16,50 mètres de hauteur sous voûte.


L’église abbatiale [1]

 

Façade extérieure (Ouest) :
- La façade sans ornement ni sculpture est conforme à la doctrine de saint Bernard qui distingue l’architecture épiscopale, spectaculaire et ornée car destinée à attirer les croyants, et l’architecture monastique austère, adaptée à la vie spirituelle des moines.

- La façade ne comporte pas de porte centrale, puisque le public n’y entre pas. Seuls les moines y accèdent par la porte droite. Les frères convers, qui aident aux travaux de l’abbaye sans se consacrer à la prière, y entrent par une petite porte à gauche.

 

Intérieur :

- L’abbatiale est constituée d’une nef à quatre travées dont trois s’ouvrent sur les bas-côtés par des grandes arcades. La dernière travée est flanquée des bras du transept dont chacun s’ouvre sur deux chapelles absidiales. À l’extrémité Est se situe le chœur liturgique de l’église composé d’une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four. Les absidioles formant les chapelles du transept s’alignent avec l’abside du sanctuaire principal, comme c’est le cas dans les églises de Cîteaux et Clairvaux, inscrivant ainsi le plan de l’abbatiale du Thoronet dans la continuité des abbayes fondatrices, et non dans celle d’églises aux formules plus complexes et plus novatrices et qui étaient en vogue à cette époque.

- La nef de cette église est couverte d’une voûte en berceau brisé, marquée par un simple joint d’assise horizontal en quart de rond, ponctuée à chaque travée d’un arc doubleau. La retombée des arcs se fait sur des demi-colonnes engagées reposant elles-mêmes sur des culots. Outre un aspect technique (le positionnement des stalles contre le mur), la base des demi-colonnes engagées marque la hauteur des chapelles du transept, donnant ainsi une unité à l’ensemble de l’édifice. L’idée d’unité est également transmise par la lumière qui se diffuse à flots par les verrières translucides, et dont la voûte romane en berceau est le véhicule parfait pour sa diffusion à travers la nef.

Par sa simplicité, toute la structure de cette abbatiale est une mise en scène parfaite des idéaux cisterciens, mais elle est également un parcours conduisant le regard de façon puissante vers l’autel principal (qui est celui d’origine), ainsi que vers la petite fenêtre en plein cintre en surplomb de l’autel qui est parfaitement orientée à l’Est, direction de laquelle le Christ reviendrait à la fin des Temps.


Le cloître [8]

Lieu de lecture et de méditation, le cloître est le cœur du monastère. Il permet aussi d’accéder à tous les bâtiments et salles disposés à sa périphérie.


La galerie accolée à l’église est dévolue aux activités spirituelles.
La galerie située au Nord est réservée aux activités intellectuelles : bibliothèque, scriptorium où les moines recopient les manuscrits, salle du chapitre.
La galerie opposée à l’église est destinée aux besoins physiologiques : lavabo, cuisine, réfectoire, chauffoir.
Le quatrième côté est réservé aux frères convers qui participent à la vie de l’abbaye sans se consacrer à la prière.

 

L’abbaye est construite sur un affleurement rocheux que l’on peut deviner dans le cloître ou dans la salle du chapitre. Cette implantation exige d’adapter les plans à la déclivité du terrain.

Pour répondre à cette contrainte, le cloître a une forme en trapèze qui le distingue du traditionnel plan carré. Et surtout, ses différents côtés sont situés à des niveaux différents, reliés par des escaliers qui rattrapent les variations de niveau. La galerie la plus élevée est adossée à l’église. La conception de l’ensemble met ainsi habilement en valeur la dénivellation du terrain.


Le lavabo [9]

 

L’abbaye du Thoronet compte une seule source d’eau potable : c’est le lavabo, installé dans un pavillon hexagonal en bordure du cloître. Il est situé juste en face du réfectoire et permet aux moines de se laver avant le repas.

L’eau provient d’une source située plus haut, et arrive donc sous pression via des conduites souterraines faites de maçonnerie de blocs de calcaire creusés et joints très précisément. Elle remonte ensuite à travers une colonne centrale.

La fontaine est composée de plusieurs vasques. L’eau s’écoule du haut par des becs et tombe dans le grand bassin inférieur. Les eaux usées sont ensuite évacuées dans le ruisseau, en contrebas du monastère.

 

Dans le Lavatorium, les moines entraient en groupes par une porte et ressortaient par une autre. Seize robinets sont branchés à la vasque supérieure de 1,35 mètre de diamètre, reconstituée par François Roustan et Jules Formigé après 1900. Seule la vasque inférieure est authentique.

La disposition hexagonale du pavillon avait une signification symbolique en rapport avec la tradition gallo-romaine de construire ainsi le Baptistère, peut être en mémoire des six jarres d’eau transformées en vin à Cana. Le toit est une coupole de pierre à cinq pans, soutenue par six ogives.


Le dortoir [7]


Le dortoir communautaire occupe la partie haute du bâtiment des moines. Orienté Nord-Sud, il est éclairé de nombreuses baies en plein cintre qui, dès le matin, diffusent la lumière du jour, et est couvert d’une voûte en berceau brisé renforcée d’arcs doubleaux. La salle se prolongeait au Nord et était terminée par un bloc de latrines, placé au-dessus du ruisseau du Tombarèu.


Les corniches, à la base de la voûte, servaient à soutenir les cintres en bois qui ont permis la construction de la voûte. Au début du XX° siècle, la voûte s’est écroulée après de violentes intempéries et a dû être remontée. Le dortoir donne accès à la terrasse qui surplombe le cloître ainsi qu’à la cellule du père abbé. Face à l’ouverture de cette cellule, un escalier monte au clocher. Le dortoir est construit dans le prolongement direct du transept de l’église. Dès deux heures du matin, les moines quittaient les lieux pour le premier office à l’église. De même, le soir, ils rejoignaient leur couche aussitôt après le dernier office. Devant chaque baie dormait un moine. Les Cisterciens dormaient sur un bat-flanc, lit de planches recouvert d’une paillasse.


À la fin du Moyen Age, le dortoir sera divisé en cellules.


La salle du chapitre [5]

Les moines se réunissent dans cette salle tous les matins pour écouter un chapitre de la règle de saint Benoît, ou débattre des problèmes de la communauté. Ils s’installent sur les gradins disposés sur trois de ses côtés.


Les frères convers ne sont pas admis dans cette salle car ils ne participent pas à l’organisation de l’abbaye : d’où l’expression "ne pas avoir droit au chapitre" !

 

La salle capitulaire n’est pas destinée à la prière et affiche davantage d’ornements. Les croisées d’ogive s’appuient sur des colonnes dont les chapiteaux sont décorés de motifs inspirés de la flore locale. Sur le chapiteau de la colonne Sud, les pommes de pin entrecroisées, aux écailles serrées, symbolisent la rigueur de la règle monastique.

 

Dans tous les monastères de l’Ordre, la salle Capitulaire devait avoir au moins trois fenêtres à l’Est et trois baies à l’Ouest, sur le cloître, l’une servant d’accès, ce qui est bien respecté au Thoronet. Elle est voûtée par six croisées d’ogives retombant sur deux colonnes dans l’axe central de la salle.


Le Cellier [10]

 

Le Cellier se présente actuellement sous la forme d’une longue pièce rectangulaire accolée à la galerie Ouest du cloître, ce qui est une disposition habituelle. Dans celui-ci, les convers veillaient à la conservation des denrées : vin, céréales, huile... On y trouve des fouloirs datant du XVIII° siècle (cuves à vin) et un pressoir à huile d’olive dont la pierre qui permet l’écoulement de l’huile est d’origine. Le raisin était amené dans les fouloirs (cuves de la partie haute) par une porte située en haut du mur pignon Sud. Le jus s’écoulait dans les cuves inférieures. L’abbaye avait besoin du vin pour l’eucharistie, sa consommation et celle de ses hôtes. La vigne, le potager et le verger se trouvaient dans l’enceinte de l’abbaye tandis que les olives et les céréales étaient produites hors les murs par les frères convers.


Extérieurs

 


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Sources

 

Textes :

L’abbaye du Thoronet, passerelles.essentiels.bnf.fr

L’abbaye du Thoronet, le-thoronet.fr

Une abbaye, monumentshistoriques.free.fr

 

Texte/Plan :

Abbaye du Thoronet, fr.wikipedia.org

 

Photos numériques :  2022