La commune de Vernègues est située à seulement 15 kilomètres de Salon de Provence, patrie de Nostradamus et hôte de la célèbre Patrouille de France. Elle est idéalement située au
cœur de la Provence, entre le Luberon, les Alpilles, la Camargue et les Calanques de la Côte Bleue ou de Marseille, à proximité d'Avignon, d'Arles, d'Aix en Provence et de Marseille.
Le village de Vernègues, de son ancien nom "Alvernicum", est situé à l'extrême Ouest de la chaîne des Costes et domine la vallée de la Durance. Cet endroit est
un véritable espace protégé, habité par l'homme depuis toujours, comme en témoignent les nombreux sites à découvrir. Un paysage champêtre, typiquement provençal, offre un panorama magnifique,
parsemé de vignes, d'oliviers, de vergers et de champs cultivés.
Le Temple de Diane
Le Temple de Diane est daté de la décennie 30 à 20 avant notre ère. Il devait faire partie d'une agglomération antique (Alburnicensis) composée d'habitations (probablement à la place de l'actuel Château Bas), de thermes et de bâtiments agricoles. Il se place au centre d'un
péribole semi-circulaire, face à une source qui fut sans doute l'élément fondateur de ce monument. Ces restes permettent de se représenter assez fidèlement son état d'origine.
Temple corinthien tétrastyle, il devait donc comporter deux rangées de colonnes, quatre en façade et deux en arrière dont celle encore visible aujourd'hui. Derrière se trouvait la cella ou salle
cultuelle, encadrée de pilastres aux quatre coins. Devant, entre deux avancées du podium, un escalier dont certaines marches étaient encore conservées au XVI° siècle permettait d'accéder au
temple. La petite colonnette que l'on peut voir au dessus de la chapelle fait sans doute partie d'une ouverture opérée dans le mur à l'époque mérovingienne ou carolingienne lors d'une probable
réutilisation du bâtiment comme église.
Classé Monument Historique, le temple était probablement dédié à une divinité culte de l'eau car une source se trouve à proximité. Il est également appelé Temple romain Château-Bas ou temple de
la Maison-Basse. Il fait partie de la première liste de monuments historiques français, la liste des monuments historiques de 1840, qui comptait 1 034 monuments.
Une chapelle dédiée à St Cézaire et typique de l'architecture romane provençale, a été accolée au mur oriental du Temple. Elle est le reste de l'église carolingienne. Consacrée en 1054 par
l'archevêque d'Arles, elle se compose actuellement d'une nef unique voûtée en plein cintre et se termine à l'Est par une abside couverte d'un cul de four. On y accédait par une porte sur le côté
de la nef.
Ce cadre pittoresque fait de ce lieu, l'un des paysages les plus romantiques de la région. Sur les trois temples antiques en état qui subsistent en France, c'est le seul à la campagne.
L'emplacement du sanctuaire a été vraisemblablement motivé par la source. C'est autour de cette zone à vocation religieuse que toute une petite agglomération s'est formée, au moins dès la
deuxième moitié du Ier siècle avant notre ère. Il semble que le sanctuaire même a connu au moins deux phases successives. Un premier ensemble avec les chapiteaux à têtes et peut-être les piliers
aux serpents stylisés. Cette première phase ne semble devancer la seconde, celle du temple, que de deux à trois décennies seulement. Nous pensons que certaines des fondations visibles à l'Ouest
du temple peuvent appartenir à cet édifice cultuel primitif. Pour le temple, A Roth-Congès, en se fondant sur les chapiteaux du temple, propose une date entre 30 et 20 avant notre ère.
Quant au destinataire du culte, nous ne possédons que quelques indices. Évoquons, pour le premier sanctuaire, les serpents stylisés à la symbolique tellurique. A l'autel de Jupiter Tonnant on
peut sans doute associer un dépôt de 1 1 haches polies, sans doute en relation avec la foudre. L'autel aux bas-reliefs fait également référence à Jupiter. Trois éléments pourraient se rattacher
au culte d'Auguste sous réserve de leur identification. Il s'agit du buste en marbre (petit-fils d'Auguste ?), de la statue d'un personnage féminin (Dea Roma ?) et de l'inscription perdue
signalée par Bouche et l'abbé Couture (flamen ?).
Plus tardivement intervient l'installation d'un édifice religieux chrétien dans ou contre le temple, cité dès le milieu du XI° siècle et doublé d'une nécropole. Si la chapelle actuelle date du XII° siècle, des éléments architecturaux trouvés lors des fouilles autour du temple peuvent remonter à une période plus ancienne.
1 - 2 : Le temple et la chapelle en 1824 III 3 : Proposition de restitution du Temple-Église
Sources
Texte :
Vernègues - Cazan, vernegues.com
Texte et dessins :
Le sanctuaire et l'agglomération antiques de Château-Bas à Vernègues (Bouches-du-Rhône), Padraig
Fournier, Michiel Gazenbeek, Revue archéologique de Narbonnaise (tome 32, pp. 179-195, 1999)
Plan :
Vernègues, Temple de Château-Bas et chapelle Saint-Cézaire, Sandrine Agusta-Boularot, Alain Badie, Marie-
Laure Laharie, Bilan scientifique 2005, PACA, 7463, pp. 145-146
Pour les passionnés :
Les installations hydrauliques antiques de Château-Bas, à Vernègues (Bouches-du-Rhône), Sandrine Agusta-
Boularot, Guilhem Fabre, Alain Badie, Revue archéologique de Narbonnaise, 2005, 38-39 pp. 201-224
Photos numériques : 2018