Le faîte de partage des eaux de la Massouge et du Sers est dominé par un mamelon dont le sommet nivelé de main d'homme paraît même avoir été, partiellement au moins, revêtu d'un dallage. Au centre de cette esplanade on voit un énorme mausolée mesurant plus de quarante mètres de longueur sur une douzaine de largeur. Il s'élève encore, quoique ruiné, à quatre mètres environ de hauteur.
Ce singulier monument, situé à environ 36 kilomètres au Nord de Makthar et à seulement 1 kilomètre à l'Ouest
de Ksar Toual, dont l'architecture n'est pas sans analogie avec celle des Djeddars de Frenda, est connu
des indigènes sous le nom de Kobeur-el-Koulib. Il se compose de trois pyramides tronquées faites de pierres de grande dimension (1,20 m X 0,70 m X 0,60 m) parfaitement
appareillées, disposées en assises régulières, placées en retrait l'une sur l'autre, et formant ainsi une sorte de degré.
Ces trois pyramides rectangulaires, placées à la suite l'une de l'autre, et dont les bases se confondent jusqu'à environ deux mètres de hauteur, sont précédées, du côté de l'Est, par plusieurs enceintes carrées dont il ne reste que les fondations. Cette même disposition se remarque près de l'entrée du Medracen situé au Nord de Lambaesis en Algérie.
Certains avancent que ce monument antique situé près de Siliana, serait sans doute un sanctuaire numide analogue à celui de Chemtou (Simitthu), d'autres avancent la théorie qu'il s'agirait d'un monument triomphal qui commémorerait la victoire de César sur le roi Juba Ier
et la création par Rome de l'Africa Nova (I° siècle avant J.-C.).
Sources
Textes :
"Tunisie", Les Guides bleus, Hachette, 1977
Julien Poinssot et Louis Demaeght, Bulletin trimestriel des antiquités africaines, Tome II, A. Picard, 1884
Photo : 1983