KARNAK
« J’allai enfin au palais ou plutôt à la ville de monuments, à Karnac. Là m’apparut toute la magnificence pharaonique, tout ce que les hommes ont imaginé et exécuté de plus grand. Tout ce que j’avais vu à Thèbes, tout ce que j’avais admiré avec enthousiasme sur la rive gauche, me parut misérable en comparaison des conceptions gigantesques dont j’étais entouré... Il suffira d’ajouter, pour en finir, que nous ne sommes en Europe que des Lilliputiens et qu’aucun peuple ancien ni moderne n’a conçu l’art de l’architecture sur une échelle aussi sublime, aussi large, aussi grandiose, que le firent les vieux Égyptiens ; ils concevaient un homme de cent pieds de haut, et nous en avons tout au plus cinq pieds huit pouces. L’imagination qui, en Europe, s’élance bien au-dessus de nos portiques, s’arrête et tombe impuissante au pied des cent quarante colonnes de la salle hypostyle de Karnac. »
Jean-François Champollion (1829)
1 : Dromos
2 : Rampes d'accès de Taharqa
3 : Chapelle d'Achôris
4 : Môle Sud du premier pylône
Un débarcadère mettait le temple en liaison avec le Nil au moyen d’un canal, aujourd’hui comblé ; il était utilisé lors de la fête d’Opet.
Une plate-forme en forme de T a donc été construite afin de permettre l'accostage de la grande barque d'Amon. Le débarcadère est une terrasse en grès ornée de deux petits obélisques de Séthi II
dont il n'en reste plus qu'un seul aujourd'hui. Chaque face de cet obélisque haut de 3,80 mètres présente quatre colonnes de textes identiques donnant la titulature de Séthi II. Une frise de
cartouches verticaux, où alternent son nom de couronnement et son nom de fils de Rê, est gravée tout autour du socle.
Au Sud du débarcadère, deux rampes d'accès datant de Taharqa servaient au halage et au débarquement des barques.
A proximité, la chapelle dite d’Achôris (XXIX° dynastie) ; Sa construction date de Psammouthis mais ses noms ont été usurpés par son successeur Achôris (à l’exception des noms d’Horus) qui a
terminé la décoration de l’édifice. Il s’agit d’une chapelle reposoir pour la barque divine d’Amon. L’édifice comporte deux portes, une au Nord ouvrant sur la voie processionnelle devant le
premier pylône, une à l’Ouest donnant sur les aménagements portuaires du temple d’Amon.
Les entrées principales du temple sont annoncées par un dromos monumental, bordé de part et d'autre de sphinx. Celle de l'Ouest est précédée d'une allée majestueuse constituée de vingt sphinx à
tête de bélier (criocéphales) protégeant l'entrée du temple. Ces gardiens, représentés sous l'une des formes d'Amon, portent les noms de Ramsès II et de Pinedjem, mais datent probablement
d'Aménophis III. Chacune de ces statues tient entre ses pattes, en signe de protection, une statuette du pharaon.
Cette allée devait se prolonger jusque dans la salle hypostyle avant l’élévation du premier pylône.
Le premier pylône est le plus imposant des monuments jamais bâtis à Karnak : long de 113 mètres et large de 15 mètres, il s'élevait probablement à 40 mètres de hauteur. Ses parois présentent un aspect grossier. Il est resté inachevé et ne porte aucune décoration sur ses parois qui n'ont jamais été ravalées. Cette construction, de période tardive, a été datée de la XXX° dynastie (Nectanebo Ier).
Sa façade principale est ornée de huit niches, qui accueillaient des mâts à oriflammes aux couleurs des dieux de Karnak.
Les deux môles de grès du pylône symbolisaient chacun une des chaînes montagneuses qui délimitent la vallée fertile, seule partie habitable du pays et qui sont les deux horizons entre lesquels
s'accomplissait la course du soleil.
La grande porte, qui a perdu son linteau de granit pesant 400 tonnes porte une inscription dans le passage, en haut et à droite, qui rappelle la visite des troupes bonapartistes en 1799.
Sources
Textes :
Karnak, le grand temple d'Amon, passion-egyptienne.fr
Chapelle d’Achôris, Projet d'index global des inscriptions des temples de Karnak, Système d’Indexation des
Textes Hiéroglyphiques (SITH)
Plans :
PLAN DU TEMPLE D'AMON à KARNAK, terredegypte2.monsite-orange.fr
Parvis du Temple, Projet d'index global des inscriptions des temples de Karnak, Système d’Indexation des
Textes Hiéroglyphiques (SITH)
Photos : 1981
Photos (Jacques et Simon VONBANK) : 1973