Byblos fut le nom donné par les Grecs (Byblos ou Biblos) à l'ancienne ville de Gebal. Ils la nommèrent ainsi parce que ce fut grâce au port de Gebal que les papyri Égyptiens, qu'ils appelaient : bublos, étaient importés en Grèce.


La cité porta bien d'autres noms :
▪ Pour les Égyptiens elle fut : Képen ou Kében ou Kupna,
▪ Pour les Assyriens, dans les textes cunéiformes ce fut : Goubla ou Gubla,
▪ En Akkadien c'était Gubla,
▪ En Hébreu, dans l'Ancien Testament c'était : Gebal ou plutôt Gubla,
▪ Aujourd'hui pour les arabes c'est : Jbeil ou Jubail ou Gubayl ou Joubayl. Ce mot '''Jbeil'' veut dire "montagne", mais le nom de la ville pourrait aussi signifier "puits de Dieu",
▪ Enfin les Européens pendant les Croisades lui donnèrent le nom de Gibelet (ou Giblet).

Le contenu Google Maps ne s'affiche pas en raison de vos paramètres des cookies actuels. Cliquez sur la politique d'utilisation des cookies (Fonctionnels) pour accepter la politique d'utilisation des cookies de Google Maps et visualiser le contenu. Pour plus d'informations, consultez la politique de confidentialité de Google Maps.

Byblos est une ancienne cité de Phénicie. Elle se situe aujourd'hui sur le site de la ville moderne de Jbeil, qui est donc un nom descendant directement des Cananéens, dans le gouvernorat du Mont-Liban (Actuelle Liban), sur la côte Méditerranéenne, à environ 40 kilomètres. au Nord de Beyrouth. Dès le IV° millénaire Byblos fut un centre commercial actif, trafiquant surtout avec l’Égypte avec laquelle elle exportait du bois du Liban et importait des papyri. Ce rapprochement avec l’Égypte eut un effet durable sur l’art et la culture de Byblos. Elle fit aussi commerce de textile et de vêtement avec la Mésopotamie, notamment avec la ville de Mari et également avec les Minoens de Crête.


La ville développa rapidement son commerce grâce notamment à l'utilisation de l'écriture. Des preuves archéologiques, mises au jour dans la ville, qui remontent à environ 1200 avant J.-C., montrent l'existence d'une écriture alphabétique Phénicienne de vingt-deux caractères. Un exemple important de cette écriture (et le plus ancien trouvé à ce jours) se trouve sur le sarcophage du Roi Ahiram. L'utilisation de l'alphabet s'est propagé par les Phéniciens par l'intermédiaire de leur commerce maritime dans les parties de l'Afrique du Nord et en Europe. Les souverains Amorrites de Byblos se firent enterrer dans des tombeaux avec des objets Égyptiens (Tombeau d’Ahiram).

 

Selon l'écrivain Philon de Byblos (ou Philo ou Herennius, 64-141), citant Sanchuniathon, la ville avait la réputation d'être la plus ancienne citée du monde habité, idée aujourd'hui encore soutenue par de nombreux spécialistes. Elle aurait été fondée par Cronus, comme la première ville en Phénicie. Elle serait également le lieu où le Dieu Égyptien Thot aurait inventé l'écriture. Cependant, à aujourd'hui, il n'y a pas de preuve concrète qu'elle soit vraiment la plus ancienne ville du monde.


Byblos : Plan du site archéologique
Byblos : Plan du site archéologique

Lors du III° millénaire la cité-État de Byblos fut colonisée par les Phéniciens et devint un centre religieux important. Les premiers signes d'une ville peuvent être observés, avec les vestiges de constructions de maisons de taille unique. Son temple de Ba'alat Gebal devint célèbre dans le monde antique.

 

Au Nord d'Ain-Malek (le puits du Roi), on passe à côté d'une ancienne carrière amorrite et les restes d'un grand bâtiment de l'époque pré-amorrite. Puis on arrive aux ruines du temple de Baalat-Gebal, "la Dame de Byblos". Durant deux millénaires, la Dame de Byblos fut représentée sous les traits de la déesse égyptienne Hathor-Isis, coiffée d'un disque solaire enserré dans deux cornes de vache. Lors des fouilles on retrouva de nombreuses offrandes envoyées par les pharaons : vases en albâtre, scarabées, haches de bronze. Construit vers 2800 avant J.-C., le temple fut détruit lors de l'invasion amorrite (2300 - 2100 avant J.-C.) et reconstruit par les rois de Byblos. Important centre de culte, le temple connaîtra de nombreux remaniements jusqu'à l'époque romaine. Une voie érigée de colonnades sera construite pour lui donner accès. Six de ces colonnes ont été redressées au pied de la nécropole royale.

 

Au cours de la période Gréco-romaine, la ville fut reconstruite, et, bien que plus petite que ses voisines tels que Tyr et de Sidon, elle devint un centre important pour le culte d'Adonis. Au III° siècle, un petit mais impressionnant théâtre fut construit. Avec la montée du Christianisme, un siège d'Évêque fut créé à Byblos et la ville connut une nouvelle et rapide croissance.

 

Byblos, que les croisés appelèrent Giblet ou Gibelet, existait déjà au IV° millénaire avant notre ère. Son port fut longtemps le plus important du littoral oriental de la Méditerranée. Les croisés vinrent asseoir leur château sur des fondations phéniciennes et romaines. L’ancienne cité est entourée de murailles d’époque médiévale comportant des fûts de colonnes antiques inclus dans les murs.



Le château de Giblet est du type le plus simple des châteaux-forts romans : un haut et massif donjon rectangulaire situé au milieu d'une cour qu'enferment des courtines plus basses, flanquées aux angles de tours carrées à quoi s'ajoute au milieu du front le plus exposé un saillant barlong. Ici le plan est irrégulier : les courtines ne sont pas parallèles ; l'une des quatre tours d'angle (tour N.-O.) est barlongue et n'est pas dans l'axe des courtines ; la position du saillant Nord n'est pas dans l'alignement des ouvrages contigus. Enfin le sol de la cour se trouve à deux niveaux différents. Cette absence de symétrie tient au fait que le château s'est implanté sur des constructions antérieures. Des fouilles poursuivies autour du château pendant plusieurs années ont dégagé de profonds fossés qui défendaient ses approches : la contrescarpe du fossé occidental est formée par un rempart du III° millénaire avant notre ère. Le front Nord était tout près de la voie romaine construite au II° siècle et a entamé la colonnade qui la bordait.


Le donjon (N.-S. : 18 mètres ; O.-E. : 22,20 mètres) avec ses murs de 4 mètres d'épaisseur est un des plus beaux ouvrages construits par les croisés au début de leur occupation ; si, comme il semble bien, il fut construit dès leur installation à Giblet (1104), ce serait le plus ancien qui nous ait été conservé. L'appareil est fait de grandes pierres à bossages.
L'enceinte et les ouvrages qui la flanquent paraissent montrer quelques vestiges de la même époque que le donjon ; mais aussi des reprises effectuées sans doute à la suite du tremblement de terre de 1157 qui fit de grands dommages aux forteresses franques et en particulier à Giblet. On trouve en plusieurs parties de l'enceinte des colonnes en boutisse, c'est-à-dire traversant la maçonnerie pour renforcer les murailles. Les Francs ont employé ce procédé là où ils trouvaient des colonnes provenant de monuments antiques.


Byblos : Ecriture phénicienne ou simple graffiti ?
{085-1973-15] Byblos : Ecriture phénicienne ou simple graffiti ?

Un commentaire ?

Un formulaire est à votre disposition :-)



Sources

Textes :

Les cités Phéniciennes - Byblos, antikforever.com

Byblos, ville-orange.fr

Les Templiers et les Croisades, templiers.net
LIBAN 2017 Petit Futé, Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette

 

Plan :

Site archéologique, simarese.pagesperso-orange.fr

 

Photos (Jacques et Simon VONBANK) : 1973