La basilique Saint-Julien de Brioude est une basilique dite de style roman auvergnat qui se dresse sur le territoire de la commune française de Brioude, dans le département de la Haute-Loire en région Auvergne-Rhône-Alpes.

L'ancienne collégiale, érigée en basilique mineure par Pie XII le 26 avril 1957, est la plus vaste église romane d'Auvergne.

 

Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, Brioude est l'une des étapes de la Via Arvernha (ou route de l'Auvergne) qui part de Clermont-Ferrand pour aboutir à Cahors où elle rejoint l'itinéraire principal de la via Podiensis.

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Pour comprendre l'importance qu'avait ce lieu dans toute l'Auvergne, il faut revenir aux origines du monument et à celles de son saint fondateur. L'histoire de Saint Julien nous apprend qu'il était un soldat romain vivant à la fin du III° siècle dans la ville de Vienne, en Isère. Pour fuir les persécutions de l'empereur Dioclétien, il s'enfuit mais fut malheureusement rattrapé en l'an 304 dans la ville de Brioude. On lui coupa la tête et on la rapporta à Vienne, afin de la mettre avec le corps de Ferréol qui était le supérieur hiérarchique de Saint Julien. Le corps de Saint Julien resta dans la ville de Brioude. Les restes du saint furent déposés dans un martyrium qui, dès le début, fit l'objet d'un pèlerinage qui ne cessa de croître au fil des siècles. En 456, l'éphémère empereur romain Avitus (puisqu'il ne régna qu'une année), fut enseveli à ses côtés.
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Au début du XI° siècle, le lieu avait grand besoin d'être restauré. Il fut donc décidé de reconstruire entièrement l'édifice. C'est vers 1060 que débutent les travaux de construction du narthex qui sera terminé en une vingtaine d'années. Peu de temps après, c'est au tour de la nef et de la façade occidentale primitive d'être élevées. Vers 1150, les quatre premières travées de la nef sont terminées. En 1119, le pape Calixte II vint se recueillir sur le tombeau de Saint Julien. Entre 1150 et 1180, des troubles opposant les différentes familles nobles de la région empêchèrent la poursuite des travaux. Une fois ces problèmes résolus, les architectes et les maçons reprirent leurs activités en construisant la dernière travée de la nef, le transept non saillant, le déambulatoire et finalement le chevet avec ces cinq chapelles rayonnantes.


43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Plan - Auvergne
43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Plan

Basilique Saint-Julien (BRIOUDE (Haute-Loire))

 

Au début du XI° siècle, le lieu avait grand besoin d’être restauré. Il fût donc décidé de reconstruire entièrement l'édifice. C'est vers 1060 que débutent les travaux de construction du narthex qui sera terminé en une vingtaine d'années. Peu de temps après, c'est au tour de la nef et de la façade occidentale primitive d’être élevée. Vers 1150, les quatre premières travées de la nef sont terminées. En 1119, le pape Calixte II vint se recueillir sur le tombeau de Saint-Julien. Entre 1150 et 1180, des troubles opposant les différentes familles nobles de la région empêchèrent la poursuite des travaux. Une fois ces problèmes résolus, les architectes et les maçons reprennent leurs activités en construisant la dernière travée de la nef, le transept non saillant, le déambulatoire et finalement le chevet avec ces cinq chapelles rayonnantes.

 

L’édifice est long de 74,15 mètres pour une largeur de 20,10 mètres environ, au niveau de la troisième travée. Le vaisseau principal de Saint-Julien est large de 6,50 mètres environ, et les collatéraux sont larges de 5,30 mètres. Le chevet possède un large déambulatoire de 5,30 mètres. L’ampleur du déambulatoire et des chapelles rayonnantes contraste avec la longueur relativement modeste du chœur de 7,20 mètres.


Malgré ces vastes dimensions, le plan de l’édifice présente de nombreuses irrégularités. Les piliers des trois vaisseaux ne sont pas parfaitement alignés, la croisée présente quelques rattrapages, aussi bien en plan qu’en élévation, etc... La basilique est orientée au 53° Nord du Monde, elle est donc orientée Nord-Est.  


Sur les piliers de la nef, des pans entiers de fresques du début XII° siècle exposent des scènes bibliques et narratives insérées dans de riches motifs décoratifs.


La Basilique Saint-Julien se distingue par une riche polychromie en camaïeux de roses et de jaunes et par une grande originalité d'architecturale. L'ensemble des chapiteaux intacts (plus de 300) offre une diversité iconographique surprenante où prédominent les motifs inspirés de l'Antiquité. Ils voisinent avec des thèmes médiévaux et religieux ; batailles, usurier, Résurrection...

Les chapiteaux sont ornés de motifs divers : chimères, sirènes, palmettes stylisées, feuilles d'acanthe, génies ailés, un minotaure ou encore Hermès criophore (porteur de bélier). D'autres évoquent des scènes de la vie quotidienne : un dompteur de singes, un avare tenant son livre de comptes, un combat de cavaliers. Trois chapiteaux historiés représentent le Christ en Gloire, un ange en prière et les Saintes Femmes au tombeau.


Situé au fond du chœur, le maître-autel en bois doré du XVII° siècle donne une impression de richesse et de majesté. Entre celui-ci et l'autel contemporain se trouvait l'ancien autel à baldaquin de la Basilique carolingienne, qui marquait le lieu du tombeau de Saint Julien.

Dans une crypte située sous le chœur de la Basilique, un reliquaire du XIX° siècle contient les reliques de Saint Julien, sauvées de la Révolution, et conservées depuis cette époque dans l'église Saint Julien le Pauvre à Paris. Elles ont été rendues à Brioude. Un morceau de marbre trouvé lors des fouilles présente des traces de grattage, peut-être dues à l'action des pèlerins désirant garder un souvenir de la tombe.


43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Collatéral Sud - Tribune de la chapelle Saint-Michel (Massif intérieur occidental)
[NU926-2023-5505] 43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Collatéral Sud - Tribune de la chapelle Saint-Michel (Massif intérieur occidental)

 

 

 

Chapelle Saint-Michel

 

La chapelle, située dans une tribune de la basilique Saint-Julien, était la chapelle funéraire des chanoines-comtes de Brioude. Elle est placée sous la protection de Saint Michel. Ange le plus important de la milice céleste, il conduit les âmes des morts au Paradis. Peint à la fin du XII° siècle, le décor occupe tout l’espace architectural.

 


Le Jugement dernier :

 

Selon la vision du prophète Isaïe, le Christ en Majesté apparaît dans une mandorle aux ondulations nuageuses. Autour se déploie, sur les pénétrations de voûtes, une centaine d’anges. Ils sont différenciés par leurs vêtements et leurs attributs. Certains d’entre eux tiennent un calice, d'autres portent un grand collier d’orfèvrerie appelé "superhuméral", parfois complété d’une écharpe, le "loros". Ces objets étaient portés par les hauts dignitaires byzantins. L’un des anges tient un "labarum" (croisillon recouvert d’un voile).

 

43 - Brioude - Basilique Saint-Julien - Chapelle Saint-Michel : Christ en Majesté (fresque de la fin du XII° siècle)
[NU926-2023-5511] 43 - Brioude - Basilique Saint-Julien - Chapelle Saint-Michel : Christ en Majesté (fresque de la fin du XII° siècle)

Au centre de la voûte en berceau se trouve, dans un grand rectangle noir bordé intérieurement d’un bandeau jaune et extérieurement d’un bandeau rouge, une mandorle s’ouvrant dans des nuées. Dans les angles se trouvent les quatre symboles du Tétramorphe. Dans l’angle Nord du rectangle se trouve, au pied du Christ, le Bœuf ailé de Luc. Dans l’angle Est se trouve le Lion ailé de Marc. Dans l’angle Ouest se trouve l’Aigle de Jean. Dans l’angle Sud se trouve l'Homme ailé de Matthieu.

Au centre de la mandorle, détaché sur un fond bleu, se trouve le Christ assis sur un trône. Le Christ bénit de trois doigts de sa main droite et tient le Livre de la main gauche, appuyée verticalement sur son genou. La composition centrale se termine au Sud, au-dessus de la tête du Christ, par un autre panneau où s’inscrivent deux séraphins. Ces anges auréolés de jaune sont enveloppés dans leurs trois paires d’ailes.

 

43 - Brioude - Basilique Saint-Julien - Chapelle Saint-Michel : Anges peints sur la pénétration Est de la voûte (fresque de la fin du XII° siècle)
[NU926-2023-5516] 43 - Brioude - Basilique Saint-Julien - Chapelle Saint-Michel : Anges peints sur la pénétration Est de la voûte (fresque de la fin du XII° siècle)

43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Chapelle Saint-Pierre - Fresque XII°
[NU926-2023-5536] 43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Chapelle Saint-Pierre

Chapelle Saint-Pierre

 

La voûte de l’une des absidioles du déambulatoire est recouverte d'une fresque datée du XII°-début XIII° siècle, exécutée à la chaux ; elle présente des tons réalisés au jaune d’œuf extrêmement friable.

Au registre inférieur, neuf arcades dans lesquelles sont représentés, entre autre, le Christ et des saints, dont Saint Pierre la tête à l’envers, reposant sur une grande croix positionnée à l'envers.

Au registre supérieur se trouve trois personnages détachés sur un fond bleu perlé. Deux anges tiennent un drap dans lequel se trouve un personnage nimbé. Les cheveux mi-longs brun-roux, les sourcils haussés, les lèvres souriantes donnent à ces personnages des mines heureuses. L’âme ou le Saint étend les mains devant lui en orant

 

Inscriptions

 

[DOMINE] QUO VADIS VENIO ROMA[M] ITERUM CRUCIFIGI
(Seigneur, où vas-tu ? Je vais à Rome pour être à nouveau crucifié)
suivi de PETRUS (tu es Pierre)

43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Chapelle Saint-Pierre (fresque XII° siècle)
[NU926-2023-5536a] 43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Chapelle Saint-Pierre (fresque XII° siècle)

43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Chapelle Saint-Jean (fresque XIII° siècle)
[NU926-2023-5537] 43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Chapelle Saint-Jean

 

 

Chapelle Saint-Jean

La voûte de l’une des absidioles du déambulatoire est couverte d’un décor peint daté de la seconde moitié du XIII° siècle, représentant une scène de l’Apocalypse de Saint Jean.
 
Au sommet, le Christ glorieux est entouré des quatre Évangélistes.

 

Au-dessous, Saint Jean assis à son pupitre rédige son terrible récit sous la dictée d’un ange. Positionnés de profil, les cavaliers se succèdent. Le premier, portant un arc, prend place sur un cheval blanc aux reflets bleus. Il s’agit du cavalier qui partit en vainqueur. Le deuxième est coincé entre deux nuées verticales. La balance permet de l’identifier à la disette. Le troisième lève une épée. Ce belliqueux cavalier dénommé "la guerre" monte un cheval cambré. Le quatrième chevauche une monture blanche et porte également une épée. Il s'agit du cavalier de la mort. Ces quatre cavaliers se dirigent vers le temple de Dieu, dans lequel se trouve l’autel orné d'une lampe et de deux candélabres. Sous l’autel se trouve les "âmes des témoins de Dieu". Placés dans une cuve, ils sont encore nus.

 

 

Inscriptions

… VIDIT. SA…IN. ESSET. IN PATHOMS. INSU[LA]…
Il s’agit d’un commentaire libre du passage de l’Apocalypse I, 9.
En ces jours-là, les hommes chercheront la mort, et ils ne la trouveront pas ;
ils désireront mourir, et la mort fuira loin d'eux.

43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Chapelle Saint-Jean (fresque XIII° siècle)
[NU926-2023-5537a] 43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Chapelle Saint-Jean (fresque XIII° siècle)

Les vitraux de Kim En Joong sont non-figuratifs (2008)


Mais le choix des couleurs a une signification :
le bleu, côté Sud, pour la prière du matin ;
le rouge, côté Nord, c'est la prière du soir après le poids et la chaleur du jour : c'est le Magnificat (une explosion de joie).

"Contemplez les vitraux, mais ne vous y arrêtez pas. La lumière vient de plus loin qu'eux. Elle les traverse sans les briser, mais elle les transfigure."

Père Kim

 

11-Fontfroide-Abbaye

17-Trizay-Abbaye


Le pavement au sol se présente comme un tapis minéral bicolore, composé de galets de basalte et de quartz noirs et blancs de l’Allier. Des figures aux motifs géométriques d’arabesques y sont représentées. Ce pavement date pour la plus grande partie du XVI° siècle, le plus ancien situé à proximité de l'autel datant quant à lui de l'époque carolingienne (VIII°-IX° siècles).


43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Chevet
[NU926-2023-5482] 43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Chevet

 

 

 

 

 

 

Depuis la place Grégoire de Tours, on peut admirer le chevet qui fut terminé vers 1180 dans le style roman auvergnat. Ce chevet, qui est décoré d'un bandeau de mosaïques noires et blanches, se termine par cinq chapelles rayonnantes, et est surmonté par un beau clocher octogonal à deux étages et à la toiture en tuiles polychromes. La décoration de l'ensemble du chevet et des chapelles marque l'aboutissement de l'art roman en Auvergne. Celui-ci est décoré d'un large bandeau de mosaïques polychromes représentant des rosaces. Les chapelles sont percées par de hautes fenêtres en plein cintre entourées de colonnettes et surmontées par des chapiteaux finement sculptés. De chaque côté du chevet s'opposent les murs du faux transept. Ceux-ci sont percés de meurtrières et s'ornent de machicoulis rappelant que ce lieu avait aussi une vocation défensive.

 

43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Chevet
[NU926-2023-5483] 43 - Brioude - Basilique Saint-Julien : Chevet

 

La décoration du chevet est en grande partie constituée de corbeaux à têtes humaines ou animales, de métopes en légers reliefs et de modillons sculptés de monstres et de personnages divers.


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Sources

 

Textes :

Basilique Saint-Julien, auvergne-centrefrance.com

Basilique Saint-Julien de Brioude, fr.wikipedia.org

BRIOUDE (43) Basilique Saint-Julien, archipicture.free.fr

Inscription énigmatique sur un chapiteau de Saint-Julien de Brioude, Robert de Lasteyrie, 1890

La basilique Saint-Julien de Brioude, Éditions du Signe, 2012

Les peintures murales, chapelle Saint-Michel, Brioude, vpah-auvergne-rhone-alpes.fr

 

Plan/Textes :

La collégiale de Saint-Julien de Brioude (Haute-Loire), Fabien Vivier, Volume III, 2014

 

Photos numériques :  2023