La porte de France (Porte d'Ispana - d'Espagne -) est un monument romain construit au Ier siècle avant J.-C. à Nîmes, dans le Gard.
La construction de la Porte de France, appelée autrefois « Porte d'Ispana », remonte au Ier siècle avant J.-C.. Elle faisait alors partie de la longue enceinte romaine de
Nîmes et était une des principales portes de la ville. C'était également le point d'entrée de la voie Domitienne dans la colonie. Aujourd'hui, ses vestiges sont situés à l'Est du
quartier de l'Écusson.
A notre époque, la porte de France constitue, avec la porte d'Auguste, un des seuls passages dans l'enceinte augustéenne qui soit encore visible en élévation.
L’enceinte nîmoise, datée de 16-15 avant J.-C., englobait dans un périmètre de 7 kilomètres un espace de 220 hectares. Haute de 9 mètres, large de 2 mètres, elle comptait une dizaine de portes et environ 80 tours dont la Tour Magne. Elle faisait partie des plus longues enceintes de la Gaule avec Vienne et Autun.
En cette période romaine, l'édification d'un rempart, accordée par Auguste, a davantage une valeur symbolique qu'une fonction défensive. La porte de France marque la limite entre
la ville et la campagne.
Cet édifice comporte une seule arcade en plein cintre (largeur : 4,12 mètres, hauteur : 6,58 mètres) surmontée d'une galerie aveugle décorée de pilastres. A l'époque romaine, la porte possédait
un niveau supplémentaire et elle était flanquée de deux tours. Le système de fermeture comprenait une herse dont on aperçoit encore des traces. La porte était placée sur le passage d'une voie
antique allant de Nîmes au comptoir d'Espeyran (près de Saint-Gilles).
Restitution de la porte de France avec deux versions (1 et 2) du second étage
A, plan au niveau de ce second étage
(le point d'interrogation exprime l'incertitude sur la profondeur de la partie de la porte située en arrière du mur de façade à ce niveau)
B, élévation de la façade
a, parties de maçonnerie existantes ou suffisamment assurées
b, parties de maçonnerie restituées.
La herse, représentée en position haute, est entière- ment restituée.
Point remarquable dès le Moyen Âge, la porte de France, connue alors sous le nom de Porta-Spana, va désigner dans diverses donations du X° et du début du XI° siècle le quartier dans lequel elle se trouve, puis la place forte (castrum de Porta-Spana, 1037-1219) qui s'y greffe et va vraisemblablement assurer sa conservation. En 1080, la porte apparaît en tant que telle dans un acte, sous le nom de Porta-Hispana. Concurremment avec ce dernier terme, on la désigne du XIII° au XVII° siècle sous l'appellation de « Porte-Couverte dans le jardin des malades ou près de l'hôpital », en raison de l'étage ou de l'attique qui la surmontait et de la nouvelle vocation «hospitalière» du quartier.
La dénomination de porte de France est assez récente ; elle trouve son origine dans la visite à la ville que fit Louis XIV en janvier 1660. Le roi arriva à la porte couverte où
l'on avait inscrit plusieurs fois sur l'attique « Vive pour l'éternité le roi de France », inscriptions qui survécurent à son passage et dont le simple mot de fin fut adopté par la population
pour caractériser le lieu.
Sources
Textes :
Signalétique locale
L'enceinte romaine, nimes.fr
Texte/Dessins/Plan :
La porte de France à Nîmes (Gard), Pierre Varène, Gallia, 2002, 59 - pp 205-231
L'enceinte augustéenne de Nîmes, nemausensis.com
Photos numériques : 2023