L’oasis d’El Kantara (située dans le Sud-Ouest des Aurès, entre Batna et Biskra) a pris son nom d’un pont romain, qui s’est conservé à peu près intact jusqu’à nos jours, mais que le génie militaire a restauré d’une manière maladroite en 1862 : un certain nombre de pierres ont été remplacées par des blocs neufs ; on a raclé soigneusement les autres et refait tous les joints, si bien que le monument a perdu son aspect antique.

 

Il se trouve en amont de l’oasis, à l’entrée d’une gorge étroite, qui sépare deux régions nettement distinctes et qui, selon la légende antique, avait été ouverte par le talon d’Hercule (Calceus Herculis).

 

La route de Lambèse au désert passait sur ce pont, jeté sur une rivière que l’on appelle aujourd’hui l’oued El Kantara.

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Numidie - El Kantara : Pont romain - Algérie
[AM_002-1968-03] Numidie - El Kantara : Pont romain

 

La construction est en pierres de taille, pour la plupart à bossage. Il n’y a qu’une seule arche, en plein cintre, de 10 mètres d’ouverture, dont les culées reposent sur des rochers à pic. La voûte, large de 4,80 mètres, présente trois nervures, en saillie sur le reste de l’intrados, auquel elles assurent plus de solidité. Les deux bandes en retrait que limitent ces nervures sont décorées de caissons encadrant des sculptures variées : rosaces de différentes formes, couronnes, vases, deux boucliers croisés, deux cornes d’abondance également croisées, corbeille remplie de fruits, oiseau posé sur une branche, etc. En aval, un buste, devenu fruste, ornait la clef de voûte. On remarque aussi, dans les culées, deux pierres sculptées, l’une avec un niveau, l’autre avec une couronne, un oiseau, un niveau et deux autres objets, aujourd’hui indistincts.


Le tablier a été refait ; les parapets actuels ont remplacé deux bordures construites avec des pierres antiques, mais datant évidemment d’une restauration hâtive.

 

Plusieurs de ces pierres portent des inscriptions, épitaphes et dédicace du temps de Caracalla : il est impossible d’en tirer aucun argument pour déterminer la date du pont.


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Source

Texte :

Stéphane Gsell, Les monuments antiques de l'Algérie, Tome II, Paris, Albert Fontemoing, Editeur, 1901, pp 7-8

 

Photos : 1968 (André Mignot)

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