L'Arc antique d'Orange, communément appelé Arc de Triomphe d'Orange, est un arc monumental romain du début du Ier siècle, qui marque l'entrée Nord d'Arausio (aujourd'hui Orange, dans le département français du Vaucluse) sur la Via Agrippa.
L'arc a probablement été érigé entre les années 20 et 25, pour commémorer les victoires de Germanicus, mort en 19, et possiblement « restitué » à Tibère en 26/27, selon
l'interprétation que l'on donne à la dédicace ajoutée à cette date sur les deux faces du monument.
L'Arc repose sur des pieux car il a été bâti sur un terrain marécageux où coulait autrefois l'Aigues, détournée par les ingénieurs romains.
L'Arc à trois baies est formé de gros blocs de pierre montés à sec, maintenus par des crampons de fer et de plomb.
Il présente la particularité unique de comporter un second attique formé de piédestaux de statues monumentales (disparues), assujettis et reliés entre eux de manière à former un ensemble maçonné sans discontinuité.
Il mesure 19,57 mètres de long et 8,40 mètres de large. Il atteint une hauteur de 19,21 mètres. Sa structure comporte des vides internes, habituels en ce type de monuments. Il a été érigé en l'honneur des victoires romaines sur le territoire d'Orange et sur les environs.
Les dates de construction et d'inauguration du monument sont connues par l'inscription dédicatoire portée sur les deux faces de l'arc, au niveau du bandeau inférieur de la frise située juste au-dessus des chapiteaux corinthiens. Cette double inscription était constituée de lettres de bronze scellées dans la pierre par tenons et mortaises.
Les commentateurs modernes admettent que l'arc a pu être commencé vers 20 et achevé vers 25, érigé en l'honneur de Germanicus, fils adoptif de Tibère et général de la IIème légion Augusta, mort en 19, pour commémorer ses éclatantes victoires auxquelles avait participé la cité d'Arausio, qui fournissait cette légion.
Monument à la gloire de Rome, édifié sur la voie d'Agrippa à l'entrée d'Orange antique (Colonia Firma Iulia Secundanorum Arausio), l'arc évoquait les victoires de l'armée romaine aux confins de l'Empire.
Sa riche ornementation architecturale est constituée de colonnes cannelées, chapiteaux, frises et corniches corinthiens. Son décor sculpté en bas-relief présentent des trophées, captifs, scènes de combat ou armement maritime. L'ensemble était sans doute rehaussé de couleurs vives.
Zoom ... sur l'arc au fil des siècles
Conservé durant l'Antiquité tardive, l'arc a été intégré comme poste avancé au dispositif défensif d'Orange pendant le Moyen Âge : cerné d'un fossé, rehaussé et crénelé, l'arc fut pourvu d'une
salle haute et doté d'une chapelle.
Cette réutilisation ayant assuré sa sauvegarde, l'arc fut dégagé de sa gangue défensive dès le fin du 18ème siècle, restauré au début du 19ème siècle par Auguste Caristie, enfin inscrit sur la
liste des Monuments Historiques de la France en 1840. Il est désormais inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.
Dans l'Antiquité, les voyageurs cheminant vers Orange embrassent d'un regard l'arc et la ville, réunis dans une même perspective glorifiant la colonie et ses monuments : enceinte, théâtre, forum, basilique et "Capitole".
L'Arc est avant tout un monument mémoriel et honorifique.
Les sculptures en bas-relief relatent dans un langage sans équivoque, aux 1er et 3ème niveaux, les victoires terrestres contre les peuples barbares de Gaule notamment, et au 2ème niveau, des
victoires navales dont celle d'Actium (marquant la défaite de Marc Antoine et Cléopâtre face à Octave).
Sur la frise du 1er niveau sont figurés des scènes de duels opposant un barbare à un soldat romain. Des batailles impliquant de nombreux combattants apparaissent au centre du 3ème niveau, ainsi
que des scènes figurant les barbares vaincus et leur armement confisqué sur les faces latérales et au-dessus des petites arches du 1er niveau.
Ce décor sculpté fournit de précieux renseignements sur l'équipement des combattants : des Romains aisément reconnaissables dans les scènes de combat, mais surtout des Gaulois dont l'armement est
représenté sur les panneaux d'armes (lances, glaives, boucliers, manteaux, selles, carnyx, enseignes, etc.). Des tritons, sur les faces latérales, des proues de navire dotées de rostres, ainsi
que des cordages, mâts, tridents, ancres, etc., sur les faces principales du 2ème niveau, évoquent quant à eux les victoires militaires navales.
L'attique supérieur supportait un quadrige de bronze recouvert d'un enduit doré qui en conservait l'éclat.
Comme l'arc de triomphe à une arche de Glanum, la grande voûte de l'arche de passage des
véhicules est décorée de caissons hexagonaux en forme de nids d'abeille.
>>> Théâtre d'Orange et sanctuaire limitrophe (Temple dédié au culte de l'empereur)
Sources
Textes :
Arc d'Orange, fr.wikipedia.org
L'Arc de triomphe d'Orange, foucautalain9.wixsite.com
Signalétique locale
Dessin :
Tableau de l'histoire des princes et principauté d'Orange..., Joseph de La Pise, 1639, BnF-Gallica
Plan :
Retour sur l’arc d’Orange (Vaucluse), son environnement et sa datation, Djamila Fellague,
journals.openedition.org
Photos numériques : 2023