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Arc de triomphe et arc monumental

 

Au sens strict, un arc de triomphe est érigé afin de célébrer la cérémonie du triomphe romain qui se déroule à Rome. Cette célébration permet la purification de l'armée après la guerre. Ainsi, les véritables « arcs de triomphe » se trouvent uniquement à Rome et ont été érigés sous l'Empire romain. Les autres arcs, appelés également « arcs de triomphe » dans le langage courant, sont en fait des arcs monumentaux, au caractère commémoratif ou honorifique, puisqu'ils ne servent pas à la cérémonie du triomphe mais à commémorer un événement ou sont construits en l'honneur d'un personnage.

 


Les arcs de triomphe romains

 

L'arche dans l'architecture romaine
Les Romains doivent la technique de construction de l'arche aux Étrusques, peuple hellénisé d'Italie centrale. Ces derniers utilisent cette forme architecturale pour ériger des portes à une baie au décor élaboré pour marquer l'entrée d'une ville. Cette pratique se rencontre déjà depuis des siècles chez les Hittites, les Assyriens, les Babyloniens ou les Mycéniens. Mais l'arche demeure peu utilisée en dehors de constructions monumentales. Les Romains vont s'approprier cette technique et l'employer dans de nombreux types d'édifices comme les aqueducs, les amphithéâtres, les ponts et les temples5.

Les fornices
Le fornix est le premier type d'arc ou de porte honorifique érigé à Rome. Destiné à supporter des statues décoratives, il se transforme peu à peu en arc de triomphe. Les premiers fornices monumentaux apparaissent à Rome au début du II° siècle avant J.-C. mais ils ne peuvent pas être encore véritablement qualifiés d'arcs de triomphe, ce terme arcus n'apparaissant qu'à l'époque de Pline l'Ancien, au cours du Ier siècle, ce dernier considérant d'ailleurs cette pratique comme une « nouvelle invention » (novicio invento). Les fornices ou arcs honorifiques sont construits par les généraux victorieux ayant obtenu l'honneur de célébrer un triomphe (triumphatores) comme Lucius Stertinius en 196 avant J.-C., proconsul d'Hispanie ultérieure, Scipion l'Africain en 190 avant J.-C. et Quintus Fabius Maximus Allobrogicus en 121 avant J.-C..


L'arc de triomphe impérial
Il faut attendre l'avènement de l'Empire pour voir la construction de ce type de structure se généraliser dans toutes les provinces. La célébration du triomphe a évolué depuis qu'Auguste a réservé le droit de décerner un triomphe au seul empereur. Le terme fornix disparaît au profit du terme arcus. Alors que les fornices républicains étaient construits à l’initiative et aux frais des triumphatores, les arcs impériaux sont érigés pour celui qui célèbre un triomphe et sur décret du Sénat. L'arc monumental n'est plus un monument personnel mais devient un vecteur de la propagande impériale présent dans tout l'Empire, symbole de la conquête et de la puissance romaine.

 

Tous les arcs de triomphe subsistants datent de la période impériale (à partir du Ier siècle avant J.-C.). Avant cette date, ils étaient précédés par des arcs honorifiques sous la République romaine, dont aucun exemplaire n'a survécu. Les arcs de triomphe ont été édifiés dans tout l'Empire romain et restent un exemple emblématique de l'architecture romaine antique.

 

 

Architecture

 

Un arc de triomphe est une structure architectonique composée de deux pylônes reliés par une voûte en plein cintre ; elle supporte par son intermédiaire un attique, base rectangulaire massive qui elle-même porte des statues. L'arc comprend en outre des colonnes plaquées contre les pylônes qui soutiennent un entablement passant au-dessus de la baie. La présence des colonnes distingue l'arc du fornix, forme primitive qui apparaît dès le II° siècle avant J.-C., tandis que l'arc lui-même naît en 29 avant J.-C..


Sur certains arcs de grande dimension, les pylônes sont percés de baies plus basses que la baie centrale : ce sont des arcs à trois baies. Quatre arcs à une seule baie reliés entre eux perpendiculairement de manière à former un carré donnent naissance à l'arc quadrifront ou tétrapyle, couramment appelé aussi janus. Ces formes sont seules classiques ; en particulier les passages formés de deux baies accolées, que l'on trouve par exemple dans les portes de villes, ne doivent pas être considérés comme des arcs.

 

 

Origine et évolution des portes magiques

 

La signification de l'arc de triomphe s'explique par la plus ancienne religion romaine de la guerre ; à l'issue des campagnes, on faisait passer les guerriers sous une porte magique, pour les décharger des énergies destructrices qu'ils portaient en eux et qui auraient été dangereuses pour leurs compatriotes. Ces portes étaient placées soit à l'entrée de la ville, soit à l'entrée du forum. Il existe dans la plus ancienne Rome plusieurs variétés de ces portes magiques. À partir du II° siècle avant J.-C., certaines d'entre elles, les fornices – arcs de petites dimensions dépourvus de colonnes –, tendent à devenir des monuments triomphaux ; on place sur leur attique les images des généraux vainqueurs, qui se trouvent ainsi élevés au-dessus de l'humanité commune.


Le décor de l'arc de triomphe est déterminé d'abord par la position des colonnes. Dans la formule la plus simple, il n'y a que quatre colonnes placées aux angles externes du monument ou se détachant sur la masse des pylônes ; dans la plus courante, chaque face du pylône est associée à deux colonnes, qui peuvent être soit engagées, soit détachées en avant de la masse ; l'entablement supporte souvent un fronton. Le dédoublement de l'attique, qu'on observe à l'arc d'Orange, est tout à fait exceptionnel.


Même les arcs les plus modestes portaient des statues sur leur attique ; ces statues, faites de bronze, ont toujours disparu. On a réussi cependant à identifier quelques fragments de celle qui couronnait l'arc de Caracalla à Volubilis (Maroc). Le thème le plus fréquent de ces groupes situés à leur sommet était la représentation de l'empereur sur son char de triomphe, encadré, le plus souvent, par des statues de prisonniers et des trophées.


Liste des arcs de triomphe et arcs monumentaux

décrits dans ce site

 


Sources

 

Arc de triomphe, fr.wikipedia.org

Liste des arcs de triomphe romains, fr.wikipedia.org

Origine et évolution des portes magiques, www.universalis.fr

 

Photo : 1983

[007-1983-00] Henchir Mdeïna (Althiburos) : Arc de triomphe élevé en l'honneur d'Hadrien