Sidi Okba est située à une vingtaine de kilomètres au Sud-Est de Biskra et comptait un peu plus de 33 000 habitants en 2008. Au centre des oasis, la ville est entourée par des dizaines de milliers de palmiers. C’est un des points de rencontre entre les Aurès et le Ziban.
La Mosquée de Sidi Okba est une mosquée située à Sidi Okba dans la wilaya de Biskra en Algérie. Elle a été construite en 686 et fait partie des plus anciennes
mosquées du Maghreb.
Elle est construite en bois, troncs de palmier, enduit, pierre et chaux. Le décor architectural intérieur est fait de métal, bois et céramique.
La mosquée appartient à un grand complexe édifié autour du tombeau du gouverneur d’Ifriqiya, Oqba Ibn Nafaa. Cette mosquée, qui est l’une des plus anciennes d’Afrique du Nord, illustre le style médinois. Elle devint au fil du temps un centre de rayonnement culturel et cultuel qui forma de brillants savants du monde musulman. Son plan est inspiré de la première mosquée construite à Médine. Elle fut agrandie en 1025 par le souverain ziride Al-Mu‘izz ibn Bâdîs.
On accède à la salle de prière par trois entrées latérales. Les sept nefs parallèles au mur qiblî comportent sept travées. Cette disposition transversale, mise en place à l’époque omeyyade, est
non seulement la plus ancienne, mais aussi la plus adaptée à la prière musulmane. Les arcs en plein-cintre outrepassés maintenus par des tirants de bois retombent sur des colonnes en troncs de
palmier. C’est l’unique exemple algérien de ce système de support, qui provient certainement de Médine, mais qui est courant aussi en Asie centrale et se retrouve au XIII° siècle dans certaines
mosquées d’Anatolie. Les plafonds sont en terrasse, sauf dans la partie qui borde la coupole où ils sont voûtés. Ce détail indique que la mosquée n’a probablement pas été construite en une seule
fois.
Le mihrâb et la coupole qui le précède sont en pierre et en plâtre décorés par endroits de peinture rouge et verte. La niche s’ouvre par un arc outrepassé. Elle est couronnée d’un cul-de-four à
trente cannelures semi-circulaires, reprises du motif de la conque fréquent dans l’Antiquité pour orner les zones semi-circulaires. En Islam, ce décor apparaît déjà dans un mihrâb considéré comme
provenant peut-être de la Grande Mosquée de Baghdad, créée par le calife al-Mansûr en 762. À côté du mihrâb, le minbar est pourvu d’une porte en bois sculpté ornée de rinceaux, de rosaces et
d’inscriptions.
Le mausolée abrite la dépouille du vénéré Oqba Ibn Nafaa ; trois cent cinquante ans après son inhumation, l’édifice fit l’objet d’importants embellissements comme la belle porte d’entrée. Œuvre
fatimide en bois sculpté, elle présente une grande analogie avec les boiseries de la Grande Mosquée de Kairouan réalisées sous le règne du souverain ziride d’al-Mu‘izz (1016-1062). L’huis est richement décoré d’arabesques et d’ornements qui
rappellent les soutaches des brodeurs. Certains détails de ce décor (palmettes touffues et allongées) se retrouvent déjà dans les portes latérales et le mihrâb de la Grande Mosquée de Cordoue.
Une inscription funéraire sur marbre orne le linteau au décor de rinceaux et de panneaux rectangulaires, double bordure qui est interrompue par un panneau carré tenant lieu de clef, et par deux
panneaux trapézoïdaux qu’occupent des palmes triangulaires tombantes, comme dans les corniches des portes antiques. La chambre funéraire est carrée et surmontée d’une coupole. Elle occupe l’angle
Sud-Ouest de la mosquée. Sous le règne d’al-Mu’izz ibn Bâdîs, le mausolée fut embelli sur le modèle de la bibliothèque offerte par le prince ziride à la Grande Mosquée de Kairouan. L’inscription ziride qui orne le tombeau offre des analogies avec l’écriture des stèles kairouanaises des
environs de 1025.
Le minaret situé dans l’angle Sud-Ouest de la salle de prière montre un fût rectangulaire à registres superposés qui s’achève par des merlons. Son décor est fait de niches aveugles ou percées
d’ouvertures et d’arcs en plein-cintre entrecroisés.
Sur l’un des portiques qui entourent la mosquée, près de l’entrée principale, est encastrée une pierre noire qui évoque celle de la Kaaba à La Mecque.