La zone archéologique d'Agrigente, en Sicile, (en grec Akragas, Grande-Grèce), comprend le « parc archéologique de la Vallée des Temples », et d'autres vestiges situés sur l'acropole et en divers lieux de la ville.
Fondée en 582 avant J.-C. par des Grecs venus de la cité voisine de Géla, la ville s'impose très vite comme l'une des colonies les plus brillantes et les plus prospères de l'Occident hellénique. Elle est entourée par deux fleuves, l'Akragas, au Sud, qui est symbolisé par un crabe sur les monnaies de la ville dès la fin du VI° siècle avant J.-C. et le fleuve Hypsas du côté Ouest, comme l'indique Polybe. Son relief très escarpé lui permet de se défendre facilement contre ses ennemis. Sa plaine très féconde lui assure une importante production d'huile d'olives et de vin, dont elle fait commerce dans le bassin méditerranéen, notamment avec Carthage.

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La cité connaît une expansion géographique au VI° siècle avant J.-C. sous le gouvernement des tyrans. Le premier s'appelait Phalaris et l'apogée arrive avec Théron, victorieux des Carthaginois à la bataille d'Himère en 480 avant J.-C.. La ville s'embellit grâce à la main-d'œuvre capturée lors de cette bataille. La Vallée des Temples est entourée d'une muraille de 12 kilomètres. Elle possède au milieu du V° siècle avant J.-C. plus de temples qu'il n'y en a sur l'acropole athénienne.


Italie - Sicile - Agrigente : Plan du site archéologique de la Vallée des temples
Agrigente : Plan du site archéologique de la Vallée des temples

Italie - Sicile - Agrigente : Plan du temple D dédié à Héra (Junon) (Vallée des temples)
Agrigente : Plan du temple D dédié à Héra (Junon)

Temple d'Héra (Temple D)
(vallée des temples)

 

Le « temple d'Héra » ou encore « de Junon Lacinienne » est, pour le visiteur, le dernier de la série, puisqu'il se trouve à l'extrémité Sud-Est du plateau. En vérité, on ne sait trop à qui ce temple était dédié : son attribution à Héra ne repose que sur une confusion ancienne avec le temple d'Héra du Capo Lacinio, près de la ville calabraise de Crotone.

Le « temple d'Héra » fut élevé dans les années -460/-450. C'est un temple dorique périptère de 6 × 13 colonnes, construit sur un soubassement (krépis) à quatre degrés, comparable à celui du « temple de la Concorde » et destiné compenser les inégalités du terrain. Son plan est également très similaire. Le conflit d'angles propre aux temples doriques a cependant été résolu de manière différente : les angles Nord, Ouest et Sud ont subi une simple contraction, c'est-à-dire que seul l'écartement des colonnes extrêmes a été réduit, tandis que sur la façade (côté Est) on n'a pratiqué aucune contraction latérale, mais uniquement une réduction de l'espace entre les deux colonnes centrales.

 

Entouré de colonnes sur les quatre côtés, l'intérieur du temple est formé de trois pièces : le pronaos, le naos ou cella, et l'opisthodome. Au fond de la cella, une base de quatre gradins était le lieu réservé à la statue de la divinité. De chaque côté de l'entrée, deux escaliers en colimaçon larges de 3,32 mètres donnaient accès aux combles.

L'édifice, orienté à l'Est comme les autres, a des dimensions remarquables.

La haute plateforme rectangulaire ou stylobate, montée sur quatre énormes gradins, mesure 41,10 mètres de longueur et 20,26 mètres de largeur ; elle forme un double carré qui occupe une superficie de 832,807 m². L'ensemble atteignait la hauteur de 15,41 mètres. Chacune des 34 colonnes de 6,32 mètres de hauteur est formée de quatre tambours creusés de 20 cannelures à arêtes.


Le temple a été incendié en -406 par les Carthaginois, puis réparé par les Romains, au Ier siècle avant J.-C.. Des tuiles de terre cuite remplacèrent alors celles de marbre. L'anastylose a commencé dès le XVIII° siècle : aujourd'hui, 25 des 34 colonnes du péristyle ont été reconstituées. La colonnade Nord conserve donc l'ensemble de ses chapiteaux et de son architrave, tandis que la cella est réduite à des éléments de soubassement et bases de colonnes, entre les murs d'antes du pronaos et de l'opisthodome.

Du côté Est se trouve l'autel de 29,30 × 10 mètres, presque aussi vaste que la cella, mais en biais par rapport à elle. On a trouvé une citerne en arrière du temple, côté Ouest.


Italie - Sicile - Agrigente : Plan du temple F dit de la Concorde (Vallée des temples)
Agrigente : Plan du temple F dit de la Concorde

Temple de la Concorde (Temple F)
(vallée des temples)

 

Le temple de la Concorde est, avec l'Héphaïstéion (Théséion) d'Athènes et le temple de Poséidon à Paestum, l'un des temples les mieux conservés de l'antiquité grecque. Son appellation arbitraire n'est due qu'à une inscription romaine trouvée à proximité, où figurait le mot latin concordia. Il a été construit dans les années -440 à -430.

Les inégalités du terrain sur lequel il est édifié sont compensées par un soubassement (krépis) important. Son plan correspond à la forme la plus classique des temples d'Agrigente : pronaos, naos, opisthodome et péristyle de 6 × 13 colonnes.

 

Le temple de la Concorde mesure 42,23 mètres de long sur 19,758 mètres de large et recouvre une superficie de 843,38 m² ; sa hauteur est de 13,481 mètres.

Sa base rectangulaire repose sur quatre marches desquelles partent 34 colonnes hautes de 6,75 mètres : 6 se trouvent sur la façade et 13 sur les côtés. Chaque colonne du temple est formée de quatre tambours ; elles sont cannelées de vingt rainures à arêtes aigües ; elles sont surmontées d'un chapiteau composé d'une tablette carrée dite "abaque" et d'une échine ou coussinet convexe située au-dessous de cette dernière.

Au-dessus de l'architrave s'étend la frise composée de 72 triglyphes en relief (3 nervures verticales) et de 68 métopes lisses (ou panneaux).

Le fronton est constitué par un mur triangulaire appelé tympan. Il est entouré d'une corniche horizontale et de deux corniches obliques qui forment, en se réunissant, le triangle caractéristique du fronton. L'absence de crampons et de fixations prouve que le fronton n'était pas décoré et que les métopes n'étaient pas sculptées.

Le toit à double pente, à chevrons, était recouvert de plaques de terre cuite qui étaient retenues par des sortes de gouttières. Celles-ci servaient à recueillir les eaux de pluie et à les diriger vers des larmiers en forme de têtes de lion.

Le temple, dirigé vers l'Est, est composé de trois pièces : le pronaos, le naos et l'opisthodome. Sur la façade orientale se situe l'escalier d'accès au vestibule (ou atrium) que l'on appelle pronaos (deux de ses colonnes se trouvent dans les murs de la cella). Deux escaliers à vis, situés de chaque côté de l'entrée de la cella, conduisaient aux combles dont le fronton était percé de deux fenêtres.

 

Le temple doit son nom à l'historien Fazello (1490-1570) qui trouva l'inscription latine "concordia" dans les alentours.


Le temple de la Concorde est de tous ceux d'Agrigente celui qui a été réalisé avec le plus de précision. Le problème des extrémités propre aux temples doriques (conflit entre la régularité des métopes et des triglyphes d'une part, et l'espacement régulier des colonnes d'autre part) a été résolu d'une manière inhabituelle : il a été procédé tout à la fois au rétrécissement de l'espace entre les deux dernières colonnes et à l'allongement de la métope extrême, pour un meilleur effet visuel.

Les recherches ont également montré que les parties inférieures du temple étaient ornées de stucs blancs, tandis que les frises, métopes et parties hautes étaient peintes de couleurs vives. Le toit était couvert de tuiles de marbre.

En 597, l'évêque Grégoire d'Agrigente a fait du temple une basilique chrétienne consacrée aux apôtres Pierre et Paul, après en avoir chassé les démons païens Eber et Raps qui y demeuraient. Chacun des murs de la cella fut alors percé de douze arcatures, et les entrecolonnements furent murés, tout comme on peut encore le voir de nos jours à la cathédrale de Syracuse. L'entrée fut reportée sur le côté Ouest, ce qui entraîna la suppression de la cloison entre le naos et l'opisthodome, tandis que la sacristie trouvait sa place dans l'ancien pronaos.

On a trouvé dans le temple deux figures de dieux puniques, qui avaient été mises de côté. On en a déduit que déjà du temps des Grecs on avait honoré là deux divinités, et que le temple avait pu être consacré aux Dioscures.

Après l'abandon de la cité, l'église fut à nouveau remise en usage, jusqu'au XVII° siècle. Elle est désaffectée en 1748. En 1788, les dernières structures appartenant à l'église chrétienne sont enlevées par ordre du prince de Torremuzza. Depuis lors, le temple a été restauré dans son état initial.


Italie - Sicile - Agrigente : Plan du temple A dédié à Héraclès (Hercule) (Vallée des temples)
Agrigente : Plan du temple A dédié à Héraclès (Hercule)

Temple d'Héraclès (Temple A)
(vallée des temples)

Le temple d'Héraclès est situé près de la route, à l'Est du parc, près de l'entrée, tout à côté de la porte IV (porta Aurea). L'identification de ce temple dédié à Héraclès est donnée par Cicéron lui-même, questeur en Sicile en l'année -75. Dans ses célèbres accusations contre Verrès, il évoque une grande statue de bronze d'Héraclès, dans un temple situé près de l'agora (basse agora, près de la porte IV) : ses lèvres et son menton étaient usés, dit-il, à force d'être touchés par les pèlerins, et Verrès projetait de s'en emparer !


Le temple d'Héraclès est le plus ancien de tous ceux situés près de la muraille Sud, remontant au début du V° siècle avant J.-C.. Il repose sur un soubassement à trois degrés. Son plan est conforme à celui de la plupart des temples de Sicile. Son péristyle de 6 × 15 colonnes est toutefois plus allongé que d'habitude, ce qui a permis de ménager aux extrémités un espace égal à la largeur de deux colonnes, aussi bien devant le pronaos qu'en arrière de l'opisthodome. Manque aussi l'adyton, habituel dans les temples de Sicile.

 

Les colonnes et les vestiges dispersés sur le sol sont le témoignage de l'un des plus beaux temples de l'antiquité réduit aujourd'hui à l'état de ruines. Même ainsi, l'édifice que l'on aperçoit de loin est impressionnant et se dresse dans la vallée des temples comme le symbole de la puissance et de la force d'Hercule, héros national de la Sicile et tout particulièrement d'Agrigente. Selon une croyance populaire Hercule libérait les habitants d'Agrigente des mauvais rêves et des pensées érotiques.

Le temple, dirigé vers l'Est, a les dimensions suivantes : la base, surélevée de quatre gradins, a une longueur de 73,992 mètres et une largeur de 27,778 mètres. C'est un triple carré dont la superficie est de 2056,89 m² ; sa hauteur était de 16,26 mètres.

Les colonnes sont formées de quatre tambours de tuf. Leur diamètre est de 2,21 mètres, leur hauteur de 10 mètres.

Au fond de la cella, sur un socle, s'élevait la statue en bronze d'Hercule, œuvre du sculpteur Miron.


Des débris du temple d'Héraclès ont été trouvés disséminés sur toute la zone, par exemple des chapiteaux recouverts de stuc, comme devaient l'être beaucoup d'autres éléments du temple. Les huit colonnes visibles du côté Sud ont été remontées en 1924, tandis que l'ensemble du côté Nord l'a été dès le XIX° siècle.

Le temple d'Hercule s'appuie sur un soubassement de trois gradins et présente six colonnes sur les côtés courts et quinze sur les côtés longs. L'espace intérieur était constitué de trois pièces : la pièce centrale (cella) était précédée par un vestibule d'entrée (pronaos) et suivie par un espace postérieur (opisthodome) ; ces derniers avaient deux colonnes sur le devant ; sur les côtés de la porte de la cella il y avait les escaliers d'accès au toit, qui était décoré de gargouilles en forme de têtes de lion pour l'évacuation des eaux pluviales. A l'Est du temple, on voit un autel monumental.

Pendant l'époque romaine, la cella fut subdivisée en trois pièces, peut-être parce qu'on avait associé au culte d'Hercule celui de deux autres divinités ; l'une de celles-ci pourrait être Esculape (Asclépios), dont on a trouvé une statue en marbre d'époque romaine, exactement à l'intérieur de la cella réaménagée.

Italie - Sicile - Agrigente - Temple d'Héraclès (Hercule) : Face Sud (Vallée des temples)
[C005-2005-04a] Agrigente - Temple d'Héraclès (Hercule) : Face Sud

Nota : Le  temple d'Héraclès (temple A) est de taille légèrement inférieure à celle du temple d'Apollon de Delphes.


Italie - Sicile - Agrigente : Plan du temple B dédié à Zeus Olympien (Vallée des temples)
Agrigente : Plan du temple B dédié à Zeus Olympien

Temple de Zeus Olympien (Temple B)
(vallée des temples)


Immédiatement après l'entrée du parc, à l'Ouest, on se trouve face au temple de Zeus Olympien (ou Olympiéion), qui aurait été construit par le tyran Théron en -480, après sa victoire sur les Carthaginois à la bataille d'Himère, à la gloire des Grecs vainqueurs des barbares. Cette datation est toutefois remise en question et les travaux pourraient avoir commencé en -488 avec le début de la tyrannie de Théron.


Dans sa description de la ville d'Agrigente, l'historien grec Polybe écrit : « Le temple de Jupiter Olympien n'est pas à la vérité si orné et si enrichi que ceux de la Grèce, mais pour le dessin et la grandeur il ne le cède à aucun d'eux. » Un siècle plus tard, Diodore de Sicile en donne une longue description:
« Ce Temple a 340 pieds de long, 60 pieds de large et 120 pieds de haut, jusqu’à la naissance de la voûte : il est le plus grand de tous les temples de la Sicile et on peut le comparer de ce côté-là avec les plus beaux qui se trouvent partout ailleurs ; car bien qu’il n’ait jamais été achevé, le dessein en paraît tout entier. Mais au lieu que les autres temples se soutiennent seulement ou sur des murs, ou sur des colonnes, on a employé dans celui-ci ces deux pratiques d’architecture jointes ensemble ; car d’espace en espace on a placé dans les murs des piliers qui s’avancent en dehors en forme de colonnes arrondies, et en dedans en forme de pilastres taillés carrément. En dehors les colonnes ont vingt pieds de tour et comme elles sont cannelées, un homme pourrait se placer dans une de ces cannelures : les pilastres du dedans ont 12 pieds de largeur : les portes sont d’une beauté et d’une hauteur prodigieuse. Sur la face orientale on a représenté en sculpture un combat de Géants qui est admirable par la grandeur et par l’élégance des figures. Du côté de l’occident est la prise de Troie où l’on distingue tous les héros par la différence de leur habillement et de leurs armes. (XIII, 82). »


Ses dimensions exceptionnelles de 56 × 113 mètres font de l'Olympiéion d'Akragas le plus grand de tous les temples doriques et le troisième parmi les temples grecs. À une cinquantaine de mètres à l'Est du temple, on voit « les restes d'un autel monumental avec des gradins conduisant à la plateforme où avaient lieu les sacrifices », qui étaient typiquement des hécatombes ou sacrifices de cent taureaux.


Le soubassement (krépis) à cinq degrés supportait une salle hypostyle d'inspiration carthaginoise, composée de deux rangées de 12 piliers carrés chacune, hauts de 21 mètres, murés jusqu'à mi-hauteur environ. Le péristyle était également composé de piliers, 7 en largeur et 14 en longueur, d'une hauteur de 17 mètres, avec des demi-colonnes accolées sur les faces, le tout formant des masses de pierre de 4 mètres de diamètre. Ces piliers externes étaient reliés entre eux par des cloisons : on parle donc de temple « pseudo-périptère ». Le péristyle et les nefs latérales étaient couverts, alors que la cella elle-même était probablement hypèthre, c'est-à-dire ouverte sur les cieux. Le nombre de colonnes en façade étant impair, on se trouvait avec un pilier central au lieu de l'habituel accès médian vers la cella : l'entrée se faisait donc par deux portails ménagés aux extrémités de la façade Est, donnant un accès direct aux nefs latérales, ainsi que, semble-t-il, par une petite entrée pratiquée dans le milieu du côté Sud.


La partie haute des cloisons situées entre les colonnes extérieures était occupée par des sortes de niches abritant des statues de géants, — les Atlantes pour les Grecs ou Télamons pour les Romains —, de près de 8 mètres de hauteur, qui portaient le poids de la couverture. Ils étaient au nombre de 38, soit 13 en longueur et 6 en largeur. Selon une hypothèse en vigueur, ces télamons avaient des traits carthaginois et symbolisaient les barbares vaincus à Himère par Théron d'Agrigente et Gélon de Syracuse en -480. Ils s'ajoutaient à une représentation du combat des dieux de l'Olympe contre les Géants, sculptée sur le fronton Est du temple. En 1825, le peintre et archéologue Rafaello Politi a fait reconstituer au sol un de ces géants, à partir d'éléments épars, qui est exposé à la verticale, au Musée archéologique d'Agrigente. D'autres ont été assemblés par la suite à partir d'éléments épars sur le site même du temple.


Lors de la conquête d'Akragas par Carthage en -406, le temple, encore inachevé, a été détruit. Par la suite, ses pierres bien équarries et relativement petites, ont été réemployées pour la construction du môle de Porto Empédocle (1749-63), et il ne reste guère aujourd'hui sur place que de gros éléments du soubassement et des colonnes, et même quelques beaux chapiteaux.


Italie - Sicile - Agrigente : Restitution - Plan du temple I dit des Dioscures (Castor et Pollux) (Vallée des temples)
Agrigente : Restitution - Plan du temple I dit des Dioscures (Castor et Pollux)

Temple des Dioscures (Temple I)

(vallée des temples)

À l'Ouest de l'Olympiéion s'étend jusqu'à la Porte V un quartier de la ville, avec des vestiges de maisons d'habitation. Du Nord de ce temple part une voie processionnelle qui longe les habitations pour rejoindre la Porte V et le « temple des Dioscures ». Ce nom lui a été attribué arbitrairement : des sources antiques nous disent, certes, que Castor et Pollux étaient honorés à Acragas, mais les dernières recherches tendent plutôt à rattacher les jumeaux à celui qu'on appelle traditionnellement « temple de la Concorde ».

 

Le temple est tourné vers l'Est. Le haut du socle formé de trois gradins mesure 34,12 mètres de long sur 15,86 mètres de large. Sa superficie était d'environ 541,143 m². Sur ses 34 colonnes existant initialement (6 en façade et 13 sur les côtés longs), seulement 4 subsistent. Elles se composent de trois tambours de tuf striés de 20 cannelures. La riche décoration figurative comportait aussi des feuillages. L'angle du temple fait ressortir une magnifique rosace. Sur les côtés du toit, on remarque des gouttières en forme de tête de lion à langue rouge. La tête du lion, également utilisée dans le temple de Déméter et dans celui d'Hercule, avait surtout pour effet d'effrayer et d'éloigner les puissances maléfiques. Sa beauté était liée à sa fonction ; c'était avant tout des gardiens agressifs. La crinière de ces lions était peinte en bleu, le museau en jaune et la langue en rouge. Cette dernière servait de canal d'écoulement des eaux. Sur ordre du Duc de Serradifalco, les archéologues Villareale et Cavallari ont rehaussé la surface du temple, déterré les ruines et érigé 4 colonnes dont l'échine était sculptée.


Le « temple des Dioscures » est un temple dorique périptère du milieu du V° siècle avant J.-C., de plan semblable à celui « de la Concorde ». Le coin Nord-Ouest a été remonté au XIX° siècle par le sculpteur Valerio Villareale et l'architecte Saverio Cavallari. Cette reconstruction est certes très pittoresque, et elle est même devenue un symbole et l'un des sujets les plus photographiés des vestiges d'Agrigente, mais elle est refusée du monde professionnel, qui y voit un mélange d'éléments de différents styles et de différentes époques. De nombreux restes de tambours des colonnes cannelées qui formaient autrefois le péristyle sont disséminés sur toute la surface du temple. On peut aussi distinguer des restes de l'autel, du côté Est.


Sanctuaire des divinités chthoniennes

(vallée des temples)

 

Le temple des Dioscures se dresse sur un téménos qui est le plus ancien de tous les lieux de cultes connus à Agrigente. Les Grecs y vénéraient leurs dieux dès avant la construction des grands temples, et les Sicanes l'utilisaient déjà comme lieu de culte.

Dans la partie Nord du sanctuaire se trouvent encore les soubassements de lieux de culte remontant à la première moitié du VI° siècle avant J.-C., c'est-à-dire peu de temps après la fondation de la ville. Les Grecs y honoraient les divinités chthoniennes, surtout les déesses de la terre et de la fertilité, Déméter et sa fille Perséphone, mais aussi Hécate et Hadès, représentées par de petites statuettes de terre cuite. Cette zone délimite donc le sanctuaire des divinités chthoniennes.

Au milieu de ces lieux de cultes se trouvent un autel circulaire et un autre rectangulaire. L'autel circulaire a une cavité médiane qui servait à déposer les offrandes liquides, ou bien à recueillir le sang des animaux offerts en sacrifice.

Italie - Sicile - Agrigente - Sanctuaire des divinités chthoniennes : Grand autel circulaire (Vallée des temples) - En arrière-plan, bas des colonnes du temple de Castor et Pollux
[NU906-2019-1611] Agrigente - Sanctuaire des divinités chthoniennes : Grand autel circulaire - En arrière-plan, bas des colonnes du temple de Castor et Pollux

Pêle-mêle (vallée des temples)

Remparts, Nécropoles, Kolymbethra

 

Kolymbethra

Dans un vallon compris entre le temple des Dioscures et le temple de Vulcain était un immense bassin de pierre et de marbre (7 stades [1295 mètres] de circonférence et 20 coudées [9,26 mètres] de profondeur) que les Agrigentains avaient fait construire pour y nourrir des poissons destinés aux repas publics, et dont l'eau se répandait dans la ville par des phéaques, canaux ainsi nommés de l'architecte Phéax, qui en était l'auteur.

 


Sources

 

Textes :

Agrigente, cosmovisions.com

Agrigente, La vallée des temples - Le musée régional, Giuseppe Di Giovanni, Editions Di Giovanni, 1991

Panneaux explicatifs du parc, Polo Culturale Agrigento, Parco Valle dei Templi, 92100 Agrigento

Vallée des temples, wikiwand.com

 

Plans :

Agrigento Mappa della Valle dei Templi (disponible à l'entrée du site archéologique au prix de 1,00 €)

Greek Doric Temples, Akragas A (Hercules) 488 BC, greekdorictemples.com

Greek Doric Temples, Akragas B (Olympian Zeus) 510 BC, greekdorictemples.com

Greek Doric Temples, Akragas D (Héra) 475-430 BC, greekdorictemples.com

Greek Doric Temples, Akragas F (Concord) 430 BC, greekdorictemples.com

Sistemi di rappresentazione ed anastilosi virtuale del tempio di Castore e Polluce di Agrigento, Giuseppe Dalli

                                           Cardillo, Scuola nazionale di dottorato in Scienze del Rilievo e della Rappresentazione, 2011

 

Photos :  2005

Photos numériques :  2019