Située dans une vaste plaine, Saint-Maximin-la- Sainte-Baume est bordée au Sud-Est par le massif du Mont-Aurélien. Dès l’époque romaine, la commune est traversée par la Voie Aurélia, un facteur déterminant dans son essor.

 

Située dans un petit bassin (fond d’un ancien lac) près des sources de l’Argens, dans une région que cernent au Nord des collines boisées, entrecoupées de vignobles, et au Sud les assises du massif de la Sainte-Baume, Saint-Maximin-la-Sainte-Baume se signale à l’attention par sa basilique.

 

Villa-Latta, petite bourgade gallo-romaine qui, après la mort de saint Maximin, prit son nom, doit sa célébrité depuis le XIII° siècle à la découverte de tombeaux attribués à saint Maximin et sainte Marie-Madeleine.

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Selon la tradition, Marie-Madeleine, après avoir passé de longues années de pénitence dans la grotte de la Sainte-Baume, aurait été ensevelie dans la crypte de saint Maximin.


83 - Saint-Maximin : Plan de la Basilique Sainte-Marie-Madeleine - Var - Provence
83 - Saint-Maximin : Plan de la Basilique Sainte-Marie-Madeleine

La basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, débutée en 1295 et achevée en 1532, est le plus important édifice religieux de style gothique bâti en Provence (sa longueur est de 73 mètres et sa largeur de 29 mètres). La façade centrale (portail et rosace) et le clocher, prévu au début de la nef Sud, ne furent jamais réalisés.

 

L'édifice comprend une nef de neuf travées, munies de collatéraux de huit travées auxquelles correspondent des chapelles latérales placées entre les contreforts. L'abside est polygonale ainsi que les deux chapelles flanquant la dernière travée de la nef. Cette église ne comporte ni transept ni déambulatoire et possède trois étages de voûtes : la nef (28,70 mètres), les collatéraux (17,50 mètres) et les chapelles latérales (10,25 mètres).

Sa construction, ordonnée par Charles II d’Anjou, Comte de Provence, Roi de Naples, Sicile et Jérusalem et neveu de Saint Louis, n’a jamais été terminée. Les travaux s’arrêtent en 1532 par manque de finances, conséquences des guerres et des épidémies de peste de l’époque. La nef principale est fermée par une haute muraille aveugle. Le portail et le clocher n’ont jamais été édifiés et la rosace de vitraux n’a jamais pris sa place au-dessus de l’entrée.


L'édifice est entièrement voûté sur simples croisées d'ogives. Les piliers sont octogonaux, flanqués de colonnettes de grandeur différente. Les clés de voûte sont ornées : troisième travée, blason de France ; quatrième travée, blason d'Anjou-Sicile, parti de Jérusalem ; cinquième travée, personne à coiffure singulière flanquée d'un blason et d'un écusson à initiales ; sixième travée, blason d'Anjou-Sicile, flanqué des bustes d'un comte et d'une comtesse ; septième travée, la reine Jeanne, assise sur son trône, couronnée, le sceptre à la main ; huitième travée, blason d'Anjou-Sicile avec bustes du roi Robert et de la reine Sanche.


83 - Saint-Maximin : Tombeau de Sainte Marie-Madeleine - Var - Provence
[NU923-2022-3887] 83 - Saint-Maximin : Tombeau de Sainte Marie-Madeleine (signalétique)

 

 

Tombeau de Sainte Marie-Madeleine [D]

 

Au 1er siècle en Palestine, les premiers chrétiens sont victimes de persécutions. Vers l'an 43, des disciples proches de Jésus sont chassés de leur terre natale : Marie-Madeleine, l’Apôtre de la Résurrection, son frère Lazare, sa sœur Marthe, Marie-Jacobée et Marie Salomé, Maximin et Sidoine.

 

Traversant la Méditerranée sur une frêle embarcation, ils accostent sur les rivages de Provence, à ce qui est aujourd’hui les Saintes-Maries-de-la-Mer, près d’Arles. Après avoir prêché à Marseille avec son frère Lazare, puis à Aix-en-Provence avec Maximin, Marie-Madeleine se retire pour vivre trente années de prières dans une grotte au sein de la forêt sauvage que l'on appellera désormais la Sainte Baume (baumo voulant dire grotte en provençal).


Au moment de sa mort, Maximin ensevelit le corps de Marie-Madeleine dans un petit oratoire. Cet oratoire constitue actuellement la crypte de la Basilique. Il abritera aussi les sépultures de Maximin et Sidoine devenus les premiers évêques d'Aix-en-Provence.

La crypte se présente sous la forme d'une salle rectangulaire voûtée, orientée Nord-Sud, donc perpendiculaire à l'axe de la basilique. Elle mesure 4,25 mètres du Nord au Sud et 4,48 mètres de l'Est à l'Ouest (soit environ 19 m²). Il s'agit probablement d'un caveau paléochrétien du IV° siècle, primitivement revêtu d'un revêtement décoratif soit tout en marbre, soit en marbre et en enduits peints. Elle constitue le cœur de la basilique.

 

Le double escalier qui y conduit a été réalisé au XVI° siècle mais n'a fait que remplacer l'escalier primitif. La voûte actuelle n'est pas d'origine mais a été refaite à l'époque de la construction de la quatrième travée au XV° siècle. Au fond de la crypte, dans la paroi Sud, est creusée une alvéole dans laquelle est placée le reliquaire de sainte Marie-Madeleine.

 

Le reliquaire en bronze doré date de 1860 et abrite le supposé crâne de la sainte, ainsi que la relique du Noli me tangere (« Ne me touche pas »), un lambeau de chair qui, à l’origine, adhérait au front de Marie-Madeleine : le point précis où Jésus aurait posé ses doigts le jour de la résurrection, après avoir dit à Marie-Madeleine « Ne me touche pas ». Ce lambeau s'est détaché du crâne en 1780 et se trouve aujourd'hui dans un tube de cristal sous la relique du crâne.


Les boiseries du chœur [F]

 

Les boiseries du chœur, en noyer sculpté, comprennent 94 stalles qui se développent à gauche et à droite sur deux rangs, contre une sorte de chancel où sont sculptés 22 médaillons, 10 de chaque côté placés immédiatement sur les stalles, et les deux autres au-dessus du chancel. Ces médaillons représentent les saints et les saintes de l'ordre dominicain (1681-1692). Ces sculptures sont l’œuvre de plusieurs artistes, notamment du frère convers Vincent Funel, du couvent de Saint-Maximin, et de Jean-Baptiste Oléri, de Marseille. Celui-ci est personnellement l'auteur du grand crucifix et des deux anges placés au-dessus de la porte du chœur.


Le chœur (ou l'abside) [A]

 

Dans l'abside s'étale, avec magnificence et majesté, le maître-autel en marbre jaspé, enrichi de médaillons d'or ; il est l’œuvre, ainsi que la "Gloire" en plâtre doré où trône, parmi les Anges, la Trinité Sainte, de Joseph Lieutaud (Lieautaud), de la Ciotat, élève du Bernin à Rome et disciple de Pierre Puget (1678-1682).

 

L'autel est surmonté d'une très belle urne de porphyre, exécutée à Rome par Sylvius Calce. Son couvercle est coiffé par une statue de l'Algarde, en bronze doré. Une partie des reliques de Sainte Madeleine y fut transportée le 5 février 1660, en présence de Louis XIV et de la cour royale.

 

Trois tableaux relatifs à l'histoire de Marie de Magdala font partie de la décoration de l'abside : au milieu, l'illustre pénitente à la Sainte-Baume ; à droite, elle se dépouille de ses bijoux ; à gauche, elle se penche sur le sépulcre vide de Jésus ressuscité. Ces trois tableaux sont l’œuvre de Boisson (Buisson), peintre d'Aix.


83 - Saint-Maximin : Autel du rosaire (collatéral Sud) - Provence
[NU923-2022-3899] 83 - Saint-Maximin : Autel du rosaire (collatéral Sud)

 

 

 

 

Chapelle du rosaire [C]

 

Au fond du collatéral droit, dans l'absidiole Sud, se trouve l'autel du rosaire avec un retable et une statue de Notre-Dame du Rosaire réalisés en 1667-1671 par le sculpteur Balthasar Maunier.

 

À gauche de la statue, tableau de la Vierge remettant le rosaire à saint Dominique ; à droite tableau, de saint Joseph assistant un mourant ; au sommet du retable, tableau de la Vierge entre le pape, un Dominicain et une Dominicaine qui est probablement Marguerite de Savoie.

 

Le devant de l'autel est décoré par un bas-relief en bois du XVI° siècle qui faisait partie de l'ancien maître-autel exécuté en 1536 par Jean Beguin, et retrace la vie et l'action de sainte Marie-Madeleine en quatre scènes.


La chaire à prêcher [E]

 

La chaire à prêcher, monumentale, en noyer sculpté, avec les sept panneaux sculptés, les quatre évangélistes et le ravissement de Marie-Madeleine sur l’abat-voix, a été réalisée par le frère dominicain Louis Gudet qui la termina en 1756.

 

Les 7 panneaux sculptés qui composent la chaire à prêcher retracent la vie de Marie-Madeleine. On retrouve successivement en partant du bas de la rampe : 1 - Marie-Madeleine écoutant la prédication du Christ, 2 - Elle répand de l’huile parfumée sur les pieds du Christ chez Simon le pharisien, 3 - Elle assiste à la résurrection de Lazare, 4 - Elle accueille le Christ à Béthanie, 5 - Elle est prostrée au pied de la croix, 6 - Elle est près du tombeau, voit et entend un ange lui annoncer la Résurrection, 7 - Elle est dans le jardin, reconnait le Christ qui lui dit « Noli me tangere ».

 

Des sculptures haut-relief ornent le cul-de-lampe et représentent un lion, un enfant, un aigle et un bœuf. Selon les évangiles, le lion représente Saint Marc, l’enfant Saint Matthieu, l’aigle Saint Jean et le bœuf Saint Luc. Toutes ces figures sont entourées de feuilles d’acanthe et autres volutes.


Chapelle Saint-Eloi [6]

 

Sur le mur de droite est accrochée une prédelle d'un retable disparu représentant la scène du « Noli me tangere », et sur le mur de gauche, quatre peintures sur bois représentant saint Laurent, saint Antoine, saint Sébastien et saint Thomas d'Aquin.

 

Peintures sur bois : les représentations de saint Laurent et saint Thomas d'Aquin sont d'André Abellon, dominicain natif de Saint-Maximin, tandis que les deux autres ont été maladroitement repeintes. Ces quatre tableaux et la prédelle faisaient partie du même retable.

- Saint Laurent est représenté revêtu de son habit diaconal, portant de la main gauche le livre des évangiles et de la droite la palme des martyrs ; un gril placé à ses pieds rappelle son martyre car il a été brûlé vif.
- Saint Antoine au désert est représenté s'appuyant sur un bâton sur lequel est suspendue une clochette ; il tient de l'autre main le livre des évangiles. Le petit cochon figuré à ses pieds rappelle que les moines Antonins soignaient les personnes atteintes du Mal des Ardents appelé aussi « feu de saint Antoine » et avaient la possibilité d'élever ces animaux.
- Saint Sébastien est représenté ici d'une façon traditionnelle, le corps transpercé de flèches.
- Saint Thomas d'Aquin est représenté revêtu de l'habit noir et blanc des Dominicains, tenant de la main gauche les évangiles et de la droite le calice et l'hostie. Il porte sur le cœur un soleil brillant, symbole de la splendeur et du rayonnement de la Vérité.

83 - Saint-Maximin : Peinture sur bois : Représentation de Saint Laurent et de Saint Antoine (XV°)
[NU923-2022-3925G] 83 - Saint-Maximin : Peinture sur bois : Représentation de Saint Laurent et de Saint Antoine (XV°)
83 - Saint-Maximin : Peinture sur bois : Représentation de Saint Sébastien et de Saint Thomas d'Aquin (XV°)
[NU923-2022-3925D] 83 - Saint-Maximin : Peinture sur bois : Représentation de Saint Sébastien et de Saint Thomas d'Aquin (XV°)

 

Prédelle du Noli me tangere : Cette prédelle (partie inférieure d'un retable) qui date du XV° siècle a dû être coupée pour être ajustée à un autel. La planche de chêne sur laquelle sont peintes six scènes ne mesure plus que 2,50 mètres de long.

De droite à gauche sont représentées les scènes suivantes :
1. La donatrice du tableau et sa fille.

2, 3, 4, 5. cf. infra.
6. La partie à l'extrême gauche a été détruite en grande partie et il ne reste plus que deux pans d'un manteau dominicain noir et blanc.

83 - Saint-Maximin : Chapelle Saint-Éloi - Prédelle du Noli me tangere (XV°) - Provence
[NU923-2022-3932] 83 - Saint-Maximin : Chapelle Saint-Éloi - Prédelle du Noli me tangere (XV°) -Scène n°2

 

 

 

 

 

 

2. Saint Thomas d'Aquin contemplant le Christ en croix qui lui dit : « Tu as bien écrit sur moi ».

[NU923-2022-3931] 83 - Saint-Maximin : Chapelle Saint-Éloi - Prédelle du Noli me tangere (XV°) - Provence
[NU923-2022-3931] 83 - Saint-Maximin : Chapelle Saint-Éloi - Prédelle du Noli me tangere (XV°) -Scène n°3

 

 

 

 

 

3. Sainte Marthe terrassant le dragon à Tarascon.

83 - Saint-Maximin : Chapelle Saint-Éloi - Prédelle du Noli me tangere (XV°) - Provence
[NU923-2022-3930] 83 - Saint-Maximin : Chapelle Saint-Éloi - Prédelle du Noli me tangere (XV°) -Scène n°4

 

 

 

 

4. La Décollation de saint Jean-Baptiste avec Hérode, Hérodiade et sa fille Salomé tenant un plateau à la main destiné à recevoir la tête du martyre.

83 - Saint-Maximin : Chapelle Saint-Éloi - Prédelle du Noli me tangere (XV°) - Provence
[NU923-2022-3929] 83 - Saint-Maximin : Chapelle Saint-Éloi - Prédelle du Noli me tangere (XV°) -Scène n°5

 

 

 

 

5. Le Noli me tangere : Marie-Madeleine dans le jardin de la Résurrection s'étant aperçue qu'elle n'avait pas reconnu le Christ, celui-ci lui dit ensuite : « Ne me touche pas ».


83 - Saint-Maximin : Parvis Charles II d'Anjou, Hôtel de Ville (ancienne Hostellerie du Couvent - XVIII°) - Provence
[NU923-2022-3941] 83 - Saint-Maximin : Parvis Charles II d'Anjou, Hôtel de Ville (ancienne Hostellerie du Couvent - XVIII°)

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Sources

 

Textes :

Basilique Ste Marie-Madeleine, Tract réalisé par la Paroisse

La Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, randojp.free.fr

La Basilique Sainte-Marie-Madeleine et le Couvent Royal, Michel Moncault, Éditions Édisud, 2018

Dictionnaire des églises de France, IID -Alpes - Provence- Corse, Robert Laffont, 1966

La chaire à prêcher de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, dumetier.org

Le tombeau de Marie-Madeleine à Saint-Maximin, jepense.org

Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, fr.wikipedia.org

 

Texte/Plan :

Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, fr.wikipedia.org

 

Photos numériques :  2022